jeudi 12 novembre 2009

Bienfaisance 3.3 à la Java le 03/12/2009 : Flop - Le club des chats




Cette Bienfaisance 3.3 était la dernière de l'année 2009, la dernière de la décennie 2000, elle fut un agréable et ludique voyage dans l'espace temps musical.
Lorsque le monsieur Loyal des disques Bien s'est adressé aux quelques dizaines de mélomanes présents à la Java (des Bienfaisants lovers, des fans de chats, des fans de Prince, des fans du club des chats, des fans du forum francophone des fans de Prince...), je me suis surpris à imaginer Patrice Blanc Francard ouvrant cette B3.3 comme il le faisait lors de la légendaire émission TV des années 70 « Pop 2 ». Je ne savais pas encore que cette soirée aurait très bien pu figurer dans « Pop 2 »... Certes, le public était bien moins nombreux que la veille pour la prestation de Mathieu Boogaerts, mais il a offert une qualité d'écoute qui a permis de rapidement s'évader du sombre et frileux quotidien de ce mois de décembre pour déguster les mystérieuses agapes musicales qui allaient lui être proposé.
Flóp avait, pour la 2 823ème fois, l'honneur de représenter le libre esprit artistique des disques Bien. En cette fin d'année, mon compteur musical qualitatif et quantitatif pour 2009 indique que Flóp fait à la fois partie de mon Top 4 des artistes que j'ai vu le plus souvent sur scène et que son disque « Tout le tremblement » fait partie du Top 2 des disques que j'ai le plus souvent écouté. Devrais-je en déduire que je suis fan ? Je ne sais pourquoi, mais je ne peux et ne veux toujours pas me résoudre à cette réalité... Si cette fin d'année engendre une certaine frustration quant à la non sortie de nouveaux disques du pourtant très prolifique Flóp (le Tremblement date du début de l'année), c'est avec le sourire aux lèvres que je me rends à ses shows. En effet, l'artiste Picpusien, pour son plaisir et le notre, met un point d'honneur à renouveler, lors de chacune de ses prestations, et son répertoire et la composition de l'équipe musicale invitée à partager ces moments.
J'avais été conquis par la radicalité et l'excellence de son duo avec Cristian Sotomayor lors de sa prestation quelques semaines auparavant en 1ère partie du show de Mathieu Boogaerts à la Java, cette fois-ci, il prit possession de la scène pour un show encore plus percussif mode double power trio, c'est à dire à 4. Confortablement installé sur le spot à droite de la scène avec une bonne pinte de bière, j'assiste alors à l'entrée en scène du « maître » qui s'installe sur la droite de la scène au milieu de ses jouets musicaux et derrière son micro. La gauche de la scène est occupée par Lori Sean Berg et sa batterie, prêts à battre la mesure de ce multicolore voyage musical. Derrière lui, Cristian Sotomayor et son sourire s'apprêtent à s'amuser de tous les instruments percussifs analogiques ou électroniques mis à sa disposition. Enfin, au centre se trouve le kid de Clouange aka Vincent Mougel, avec un synthé minimaliste (une torture de frustration, au moins pour ses fans), son grand talent vocal, et son jeu de jambes marsupilamien. Placer le lumineux kid de Clouange au centre, c'est assez osé, ou bien pensé si l'on souhaite oeuvrer dans l' »ombre »... Entre chanson française et dancehall en passant par une multitude de rythmes et de « genres » musicaux du XXème siècle, Flóp nous a offert quelques uns de ses plus beaux titres dont « Ils » (Eeels ?) et l'envoutant « Quoi » en duo-duel avec le Kid de Clouange. La fin du set fut également marquée par la très appréciée « guest appearance » de Christophe Rodomisto himself . Encore une fois, ce set Flópien fut un excellent moment.
Alors que, lors de la pause clope devant la Java entre les deux sets, je félicitais tout aussi chaleureusement que sincèrement le « quatuor Flóp », une sale nouvelle en provenance de Marseille vint interrompre notre aimable conversation : si Hatem Ben Arfa était heureusement toujours très décidé à rester au sein de l'effectif de l'Olympique de Marseille ; le docteur Socrates local, le cuistre délicat Tante Hortense venait de faire savoir que, atteint d'une grippe (pire que la « A », donc au moins alphabétique), il ne pouvait assurer son récital quelques jours plus tard à l'International » rue Moret à Paris. En deux minutes, l'affaire était conclue, Flóp allait le remplacer, mais en version trio sans Lori. Lors de ce show à l' »International », nul doute qu'il aura pu regretter l'incroyable qualité d'écoute du public averti de la Java...
Retour dans la Java et je bascule en 5 minutes dans les années 70 voire les années 60. Quelques jolis ballons de baudruche installés sur scène nous convieraient presque à un goûter d'enfants, deux petites batteries s'y font face alors que le percutant duo du CLUB DES CHATS allait entamer un des shows, si ce n'est LE show le plus surprenant de l'année auquel j'ai eu le privilège d'assister. Le répertoire est composé de macro chansons, voire de micro chansons aux textes rarement intelligibles, dans un orage de batteries quasi punk. Le duo se fait face pour un récital radical extraordinairement bien réglé, qui enchaîne (avec beaucoup d'humour) les micro-titres à toute vitesse, laissant une bonne partie du public dans un état extatique . La très énergique grosse demi-heure passé à l'écoute de ce club m'aura drôlement « retourné », laissé pantois comme après un « KO » musical, un peu comme le public qui a assisté aux concerts de Jimi H en 1ère partie de Johnny H (loin de moi l'idée de comparer Johnny H à Flóp...). Une heure à ce rythme eut été épuisante, mais là, c'était juste envoutant et prenant à souhait, ce fut un choc musical heureusement pas tout à fait désintégrant.
Le public prit alors son temps pour reprendre ses esprits, un verre au bar et le chemin du mirifique stand de merchandising des disques Bien qui fut lui même pris dans ce voyage musical et temporel de la B 3.3 : à côte d'authentiques 45 tours regroupant une multitude de micro-titres du Club des Chats, Flóp cotoyait Georges Brassens qui assurait les Kasdédi de son dernier live avec La Pompe Moderne tandis que la sono diffusait la musique de Duke Ellington...
Signe des temps.