jeudi 18 novembre 2010

Surbienfaisance 1 à la java le 02/12/2010





Surmotivant non ?

Rendez-vous sur place le jeudi 02 décembre...

mercredi 17 novembre 2010

Bienfaisance 4.2 à La Java le 04/11/2010



Cette Bienfaisance 4.2 organisée à La Java est la deuxième étape parisienne de la tournée mondiale de M-Jo à l'occasion de la sortie de son disque Bien "Mes propriétés". Les disques Bien, jouant la carte "fille" ont également convié la chanteuse Lisa Li-Lund à partager l'affiche. je ne connais que le pedigree de cette dernière et suis curieux de la voir et plus encore de l'entendre.

Après une tournée estivale et automnale dans le sud de l'Europe marquée par la rocambolesque annulation du concert à "La maison du chant" à Marseille pour cause de grève des éboueurs...


(Cliché outrageusement volé sur la page facebook de les disques Bien)

Donc.... La fée M-Jo avait ensorcelé quelques jours plus tôt "La loge" rue de Charonne avec un brillant Antoine Loyer en guest.
Toute en paillette, en charme et en talent, M-Jo était terriblement déterminée à faire chavirer le public panamien qui aurait le bon goût de s'ouvrir à elle à La Java en ce premier jeudi du mois. A cause de la crise économique sans doute, de prévisions astrologiques aléatoires peut être, également à bout d'énergie après des semaines de lutte sociale et de marches à travers Paris entre Répu Nation et Bastille, le bon peuple de l'Est parisien n'est venu que peu nombreux au rendez-vous.
Pour les absents, l'éternel regret s'amplifiera à l'écoute de l'album "Mes propriétés" qui fait partie de la sélection de la radio FIP pour le mois de décembre 2010...
Parmi les présents se trouve un Mathieu Boogaerts qui arbore au sourire radieux à quelques jours de la sortie de son disque Live enregistré lors de sa résidence à La Java.

Je verse mon obole de sept euros à la souriante Natacha à l'entrée, descend le prestigieux double escalier, salue mes potes, la chaleureuse équipe de la Java, m'offre une pinte de bière et, comme la groupie que je suis, je prends mes jambes à mon cou, traverse presque en courant le mythique dancefloor du célèbre club de la rue du faubourg du temple pour m'approprier la pole position en face du micro.
Bingo ! Je suis en "pole", je m'assois en tailleur à même le sol, regarde la scène encore vide d'artiste devant moi et me laisse envahir par la chaleur du doux éclairage de la scène qui m'éloigne des affres du quotidien. J'ouvre mon esprit, essaye de me libérer de mes soucis, je goûte cet avant show. Après quelques minutes de méditation et de contemplation, je me sens Bien.

21h47 : la fée M-jo pénètre sur scène, s'installe comme une chanteuse-danseuse devant le micro, ferme sur ses jambes, les épaules ouvertes, les bras détendus le long du corps, la tête droite et fière et entame un magnifique chant a capella en espagnol. Je suis à 1,18 m d'elle, c'est quasiment de la 3D, comme je entiendo un poco el castellano, je goûte le chant, le texte, l'interprétation... Sans surprise, je suis satellisé en moins de deux minutes.
Très élégant, Flop rejoint sa batterie de jouets musicaux (dont une fantastique guitare Gibson années 60) et M-Jo pour un set original empli de poésie, d'humour et de virtuosité lo fi.





Originale, la set list l'est à chacun de leurs concerts où, en plus des titres de l' excellent album "Mes priorités" (le funky et si Bien vu "Les fêtes"), sont proposés de nouveaux titres promis pour la suite de leur Kille-r CD-r "Idiots de nous" judicieusement nommé "idiots de nous deux". Le titre "Mes propriétés" qui, de manière assez snob, n'est pas sur l'album "Mes propriétés" est ainsi joué, tout comme l'excellent "Excitation nodale" ou la délicieuse "Ma chanson préférée".
La cinquantaine de personnes présentes est tout ouïe, captivée, bouche bée pour ceux qui n'ont de verre à portée de main.
Je suis très ému par cette atmosphère, par les chansons et leur interprétation. Le titre "Dans ton coeur" (?) finit de me bouleverser : pour la première fois en soirée Bienfaisante (cela m'est déjà arrivé pour un concert de Prince à Montreux sur l'improbable enchaînement Empty room - Elixer - In a large room with no light), j'ai envie de pleurer.
Les paroles SONT ce que j'ai dans le coeur depuis de longues semaines... La chanson s'achève et je dois essuyer mes yeux larmoyants... une main amicale me tapote dans le dos, merci Nico1, tu as compris, tu es Bienfaisant toi aussi.
Le set si pur que cela en est transperçant de beauté. 98,4 % du public s'accorde alors pour considérer qu'il est trop court et 100% regrette l'absence d'un aftershow.
Le duo quitte la salle sous les applaudissements aussi sincères qu'appuyés de la mini-foule.
Enigme : Flop a annoncé en dernier, ou avant dernier titre, une reprise d'une chanson des années 20. Je veux croire que le 20 correspond plutôt au nombre de jours séparant cette soirée à celle de la création de cette chanson pour le moustachu songwriter de Picpus.

Pour l'entracte, je suis encore très ému alors que je partage mes impressions au fumatorium de La Java avec l'excellent French et les quelques fans de Prince présents. Putain, j'ai eu les larmes aux yeux ! Extrêmement troublant...

Je regagne la salle alors que Lisa Li-Lund a déjà pris possession de la scène avec son joli minois, son charme, ses jolies compositions en anglais et sa guitare Gibson qui sonne si Bien.



Un public averti dont son propre frère Dune se délecte du set qu'elle mène avec simplicité, humour, en toute convivialité. Je trouve cela agréable mais bien moins original que le set de M-jo. Je dois reconnaitre que ce premier set m'a d'un point de vue émotionnel presque totalement vidé. Dans le plus pur esprit Bienfaisant, elle convie M-jo et Flop à l'accompagner sur deux ou trois titres puis s'installe au piano pour quelques chansons, tout en s'amusant elle-même des thèmes musicaux récurrents auxquels elle a recourt.
C'est délicieux, parfait pour cette fin de soirée Bienfaisante.




Le set achevé, public et artistes mélangés conversent autour d'un verre, comme lors d'une private party. C'est un doux moment à vivre et à partager.

Regagnant la rue du Faubourg du Temple, je salue musiciens et potes avant de prendre un dernier verre avec Nico1 au "Zorba" pour partager une tranche de vie où les protagonistes farfelus ne sont pas sans rappeler les "héros" de l'excellente émission de télévision "Strip tease"...

Rendez-vous début décembre pour une soirée Bienfaisante qui s'annonce spéciale puisqu'autoproclamée Surbienfaisannce.... Faudra-t-il venir en costume de super héros Bienfaisant ?

mercredi 22 septembre 2010

Bienfaisance 4.1 à la Java le 07/10/2010






En cette rentrée universitaire, les disques Bien ne sont pas peu fiers de présenter live leur dernière recrue, le jeune Ricky Hollywood détenteur d'une thèse en "je m'la pète sans aucun complexe" accompagné de ses lascives lowpets. Les "déjà fidèles" fans de Ricky se pressent à l'entrée de La Java, prêts à débourser Bien plus que les sept euros nécessaires à l'entrée du légendaire club parisien. Pour ma part, je retrouve avec grand plaisir les quelques girls & boys die hard fans de Prince pour converser de l'excellence des soirées Bienfaisance qui nous réunit une fois par mois à la Java, de la future deuxième partie européenne du Kid de Minneapolis, et pour sourire de concert au moment où l'on aperçoit le Kid de Clouange himself attablé près du stand merchandising des disques Bien.

Vers 21h30, le Roger Lanzac des soirées Bienfaisances des disques Bien annonce le programme et est pour le moins dithyrambique au moment d'annoncer la montée sur scène de Monsieur Hollywood.
Ce dernier fait son apparition sur la scène qui nous surplombe de 22,5 cm. Il rejoint un instrument de musique qui ressemble plus à un ordinateur portable et entame son show. Son entrain, son charisme conquis autour du concept "je suis un vrai dur sous des dehors de fiotte" fait son effet mais est rapidement effacé au moment où l'un de ses musiciens vient lui apporter un indispensable ustensile. Ce musicien n'est autre que le Kid de Clouange qui recueille instantanément des vivas et quelques cris énamourés de la foule avant de quitter la scène prestement. Lucide et beau joueur, Ricky reconnait que : "Je sais, c'est lui la vraie star"... Mais Ricky ne se démonte et balance le sirupeux "relax" qui marque l'entrée d'un claviériste et, plus encore, celle des deux adorables lowpets qui, habilement dissimulées chacune derrière un masque high tech en forme de tête de chat, entament une danse lascive avant de proposer quelques massages sensuels sur les épaules du public qui a eu le bon goût de garnir les premiers rangs.
A défaut d'être musicalement révolutionnaire, Ricky est un lover qui nous a proposé une belle session de pop dance lo fi efficace, au fil de chansons aux titres explicites, peut être inspirés par Barry White ou quelques rappeurs classé X : "Ca continue", "Sexuel", "Tu me voudras", "Tu adores" ou "Je t'éclate".
le chanteur est "à donf" dans son art et son concept, les lowpets se dandinent dans une chorégraphie presque symétrique, on sourit de l'arrogance Rickienne et on remue de la tête voire du croupion sur ses airs finalement bien dansants. Une séance de slow est même proposée...



... séance où je me suis tapé une grosse honte alors que je me suis refusé à choisir une de des deux princesses princières assises à mes côtés pour danser. A ce moment là, j'aurais tant aimé voler un instant à Ricky Hollywood un poil de son assurance et de son culot...
Le set reprend, bien "dance" et vraiment très "fun", surtout que le Kid de Clouange et sa guitare rejoignent le groupe... Là, tout le monde, public et musiciens, se "lâche" tout en s'ébaubissant des soli du Kid et de ses postures qui tenaient autant de Jimi Hendrix au festival de Monterey en 1967 que de mes sessions de Air guitar dans ma chambre d'ado en 1982. La princière Mélodie me glisse à l'oreille : "Mais c'est fou quand même, c'est un tueur à la guitare et il n'en a même pas joué lors de son concert en lead avec KidsAreDead !"... ben oui, hélas...
Enfin, mon moment de honte est partiellement estompé par un court moment de bonheur fortement teinté de gloire voire de fierté : Ricky se balade au milieu du public et me tend le micro pour chanter un vers d'amour en anglais, celui du refrain. Ne pouvant éviter le micro malgré ma timidité, je me lance... et chante juste ! En juin, je débutais sur scène comme clapiste pour la Bienséance 2, quatre mois plus tard, je deviens choriste. Cette vertigineuse progression artistique ne manque pas de m'effrayer... Me faudra-t-il, dans même pas deux ans, effectuer un report de mon propre concert ?

Blague à part, le set se poursuit avec ce magnifique trio sur scène...



Le set se termine par le très bien nommé "je t'éclate" qui nous a tous vraiment éclatés et engendre de longs et mérités applaudissements auxquels se sont mêlées quelques cris et un "aouah" princier du meilleur effet.

J'avais été dubidatif lors de la première prestation de Ricky Hollywood en configuration "Bienfaisance", mais là je suis conquis par le bonheur généré... même si je ne me ferai certainement pas dix de ses concerts chaque année.

Comme on dit à Ménilmuche, tout le monde à la banane, sur le dancefloor, au bar, au fumatorium devant l'entrée, dans la loge surement...

A vrai dire, ce set m'a amplement suffit ou alors, il faut me proposer quelque "chose" de vraiment transcendant. Ce ne fut, à mon goût, malheureusement pas le cas avec le duo de DEJA MU qui complète l'affiche de la soirée.





Musicalement pas mal mais sans plus, bien terne et tiède face à l'"éclate" Hollywoodienne, j'ai très rapidement décroché et préféré entamer en bonne compagnie une conversation autour du mythique concert de Prince au New Morning trois mois plus tôt.
C'est "cruel", je sais, pas "pro" pour un "witness", mais c'est ainsi.


Peut être aurait-il été mieux d'échanger l'ordre de passage, débuter la soirée par la douce musicalité de Deja Mu et garder l'ambiance "night fever" pour la fin de soirée...

PS : mes photos sont d'un flou artistique que mon modeste et antique téléphone portable m'impose et que j'assume totalement

Bienfaisance 4.0 à la Java le 02/09/2010







02 septembre 2010, la rentrée s'effectue tôt avec les disques Bien et ce n'est pas plus mal.
J'ai passé un été douloureux placé sous le signe des rendez-vous manqués, et même le sulfureux concert au festival Rock en Seine de Jello Biafra & The Guantanamo school of medecine n'a pas suffi à désintégrer ma frustration. Je décide donc de remettre tout à plat et d'afficher un beau sourire tout en descendant la rue du Faubourg du temple pour rejoindre ce havre bienfaisant que représente une soirée de gala auto-caritative "Bienfaisance" organisé par le label les Disques Bien (tiens toujours pas invité à Rock en Seine le label...).


Je suis tellement impatient que nous arrivons là en premier, moi et le Ménilmuche power generation au grand complet, à 21h00mn32sec.
Faisant fi des fluctuations de la Bourse et des éventuelles sanctions livrées par les agences mondiales de notation, les DB (disques Bien) persistent à fixer, de saison en saison, l'entrée à 7 euros. Nous remettons la somme et sommes accueillis par quelques bisous bienfaisants avant de descendre la quinzaine de marches qui mène au bar. Un sourire nous y attend, derrière le comptoir, le même à chaque premier jeudi du mois non estival, celui de l'excellent Noêl qui arbore pour l'occasion une tenue de soirée de circonstance






La salle est encore bien vide, et elle le sera hélas un peu trop à mon goût au fil de la soirée. Nous prenons place à une table, retrouvant avec plaisir les exquises dimensions du lieu et l'éclairage chaud et multicolore qui me rappellent que la java est un des dancing "night club" les plus classes et les moins chers de Paname.


Rapidement, nous sommes rejoints par François Tarot accompagné d'un petit verre de rhum. Il est très excité à l'idée de se produire sur scène et ressent l'émotion, la fierté, l'envie et l'exigence que lui confère le fait d'être l'artiste Bien qui va entamer cette nouvelle saison de "Bienfaisances". Le mec va se produire en solo, c'est une prise de risque qui avait un peu foiré en Juin. Mais là, il est remonté comme Sébastien Chabal au moment de se lancer sur du all black, il a l'ENVIE.

21h42min30sec : il n'y a plus de temps pour attendre l'arrivée d'un hypothétique public qui est d'ailleurs encore surement sur les plages ou sur le chemin du retour vers Paname, il faut y aller.
Très classe lui aussi, le moustachu Monsieur Loyal rappelle les prestigieux historiques de la salle et du label musical puis lance officiellement la 4ème saison des soirées "Bienfaisance" à La Java.


François Tarot pénètre seul sur la scène, coiffé d'un passe dans les cheveux auquel sont accrochées sur les tempes droite et gauche deux ampoules qui éclairent devant lui et une partie de son visage. L'artiste est musicalement armé d'un solide répertoire, d'une guitare et d'un ordinateur sur lequel se trouve différents sons dont celui du groupe qui l'accompagnait habituellement et où j'aimais beaucoup retrouver le bassiste Sylvain et plus encore le lumineux sourire de la claviériste Sabine T.

Visuellement, cela donnait ceci





Vu son équipement, à l'instar de l'écran de son musicien-ordi, François Tarot est lumineux. Il nous propose de passer en revue son répertoire sur les affres du quotidien du quidam citoyen non sponsorisé par Liliane Bettencourt, un quidam qui court derrière le fric, les sentiments, chez Tiscali, chez son voisin ou chez le père du camarade de classe de son fils. C'est un répertoire que j'apprécie et qui est aussi mis en valeur par le charisme évident du mec. Il y a de l'humour aussi, beaucoup, c'est le seul chanteur au monde qui, je le pense, se permet de reprendre "Ragoutoutou le ragout de mon toutou, j'en suis fou".
Pour réelle nouveauté, le musicien-électronique propose également un fond océanique composé de vent et de bruit de vagues (parfois un peu trop assourdissant mais heureusement vite rabaissé de trois "clic") qui nous ramène à l'été si proche, mais aussi la possibilité de découvrir une perle du répertoire de Hank Williams.

C'est alors que surgit le drame : "L'humanité est une salope" chante François Tarot, il peut désormais étendre à l'informatique cet avis péremptoire puisque son musicien-électronique (un Mac ?) a subitement décidé de mettre fin au spectacle sans crier gare ou annoncer un final "pomme clic escape". Les longues minutes qu'ont nécessité les négociations-remise-en-marche-de-l'orchestre-portable ont bien plus plombé la prestation d'ensemble que les quelques approximations du chanteur expert en reprise francisée mais qui s'est repris à plusieurs fois pour reprendre une chanson des Smiths. Ces péripéties ont été très élégamment accompagnées par la toujours épatante et touchante répartie de François T, mais tout de même, cela a laissé un sentiment de "peut mieux faire et pas encore tout à fait pro"...
Le "Pro", il nous faudra attendre quelques paires de minutes pour le voir et l'entendre.

C'est donc le break. Avant de rejoindre l'air pur pour l'emplir de fumée de cigarettes, nous prenons une bonne pinte de bière auprès de



Red aka The nightcrawler, sans savoir qui il était, je l'ai découvert durant le set de François Tarot : il était à côté de moi au moment du malheureux "L'informatique est une salope".
Il eut alors un trait d'esprit et une formule qui m'a fait sourire, je visais alors sa dégaine et fut figé en constatant que ce mec dégageait une fulgurante "rock attitude".

C'est donc avec un grand sourire que je constate que c'est lui qui monte sur scène pour le deuxième set. Tout comme François Tarot, il est muni d'une guitare et d'un orchestre compacté et pré-enregistré dans un ordinateur portable.




Red aka The nightcrawler m'a bluffé !
Oui, c'est un chanteur talentueux, oui, c'est un guitariste virtuose, oui son répertoire est aussi riche que varié, oui son set est d'une musicalité absolue, oui c'est un plaisir que de se laisser prendre par son art.
Mais, en plus, je ne m'attendais certainement pas à ce que, derrière un ou deux titres, se cachent les moments les plus funky de cette presque olympiade de soirées "Bienfaisance" à La Java.
The red nightcrawler is a musical killer : il a mis fin à la spirale de cet été désastreux et m'a remis sur les "bons" rails, ceux de ma passion pour la musique qui m'aident à slalomer au mieux, tout du moins avec moindre mal, dans le parfois si cruel univers citadin décrit par François Tarot.
Merci et Respect !

Fin du set, passage auprès de



Puis discussion avec Manny, l'autre grand sourire de "La java" (celui de Christine étant hors concours), pour s'inquiéter et regretter la présence de plus en plus fréquente d'ordinateurs portables pour jouer les partitions de vrais musiciens, comme pour un play back. J'adore aussi les soirées "Bienfaisance" par la découverte de nouveaux instruments ou de nouvelles façons de jouer d'instruments plus traditionnels... à moins de jouer véritablement de l'électronique, comme Master Etienne Jaumet.

Cette discussion achevée, nous retournons voir



puis l'on s'attarde autour du stand merchandising des disques Bien, à la recherche, toujours vaine, de l'album de KidsAreDead, aussi pour converser avec la Bien crew. Le stand est inhabituellement abondamment recouvert de disques vynils : ceux de RED.
Cette pile d'une cinquantaine de disques est assez remarquable : la tracklist du disque est commune (et accessible en mp3 avec un code caché à l'intérieur de la pochette), mais la pochette est différente pour CHAQUE exemplaire du disque. Chaque pochette porte un dessin original de Red ! Feuilleter et découvrir la variété des dessins est un vrai plaisir.

L'une d'elle est inspirée par la pochette de l'album "Sign O the times" de Prince, elle a hélas été vendue avant que je ne la vois... Finalement, ces airs bienfaisants funkys durant le set ne m'étonnent plus, ils étaient délicieusement princiers...

Pas de Bienfaisance 3.9 : Heuristique #1 à la Loge le 26/06/2010



La fête de la musique cinq jours auparavant, et le prometteur rendez-vous fixé avec Prince deux semaines plus tard au Square principal à Arras n'ont toutefois pas comblé l'immense vide causé par la non Bienfaisance du début du mois. Bien plus douloureux à encaisser que le flot médiatique lié aux méformances de l'équipe de France de football à Vuvuzelaland voire l'annonce de la prolongation de deux années supplémentaires de ma trépidante vie professionnelle, le fait de ne pas me retrouver à la Java en compagnie de mes potes et de quelques unes de mes idoles musicales est assurément LA mauvaise surprise du mois.

Nez en moins, et je devrais pourtant m'y attendre, avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à l'inattendu, voire à de l'inattendu dans l'inattendu : en ce sens Juin 2010 fut un grand cru.

En ce 26 Juin 2010, il fait doux beau et Bien et je me dirige, de mon plein gré, vers une mystérieuse « Loge » pour y expérimenter la première « Heuristique » organisée par le prestigieux label. La « Loge » se situe rue de Charonne dans le proche 11ème arrondissement, et je m'accorde la possibilité de débuter la soirée dans un troquet local pour suivre le début du match entre le Ghâna et Les Etats Unis dans le cadre de la Coupe du monde de la FIFA 2010 © . Asamoah Gyan marque le premier but et je quitte les lieux heureux, persuadé de la victoire des blackstars, je descends la rue à la recherche de l'Heuristique Ladyland. Pas d'enseigne visible dans la rue, je m'inquiète un peu puis avise une porte cochère avec une série de touches d'interphones. J'appuie sur celle correspondant à « La loge », un « clac » libère la porte pour me laisser pénétrer dans un endroit pour le moins surprenant : une petite cour pavée de trente mètre sur douze bordée sur trois étages par un petit immeuble en forme de « U ». Malgré quelques plantes empotées, cela ressemble fort une cour de prison mais ce sentiment angoissant s'envole vite au moment où mon regard avise la racaille qui y tient les murs et squattent les petits bancs : la Bien crew ! A peine le temps de fumer une clope tout en évoquant le concert de General Elektriks vu la veille au festival Solidays qu'il est déjà grand temps de rejoindre cette fameuse « Loge » située au rez-de-chaussée, sur le côté droit.

Un petit vestibule propose un mini bar-guichet et le maxi sourire de la jolie taulière. On me remet un dé à douze faces qu'il me faut lancer pour fixer, en euros, le prix de mon billet d'entrée. En cette période de crise économique mondiale, je m'en sors bien : 5. Je pénètre alors dans la salle qui me surprend agréablement par ses dimensions inespérées, celle du plateau et des gradins mis à disposition des spectateurs : il y a de l'espace et de la profondeur, on s'y sent Bien. Comme une groupie, que je suis parfois, je m'installe dans la première rangée de droite en très prestigieuse compagnie : le président des Disques Bien à ma gauche, le Duc Frédéric de la Good Orleans à ma droite. Dans l'attente du début de l'expérience, chacun est invité à compléter un questionnaire aussi complexe que précis destiné à mieux cerner le profil et les attentes du public Bien.
Mauvaise nouvelle : une grosse partie de la tribe made in Massilia des DB, initialement prévue, a du se désister au dernier moment. Pas de Christophe Rodomisto, ni de Tante Hortense, pas de fée Mjo... Mais, au vu des artistes présents dans la salle, une flopée au milieu de la quarantaine de mélomanes présents, j'ai toute confiance dans la qualité artistique de ce qui va suivre. J'ouvre donc largement mes oreilles, mon esprit et mon coeur. Au moment où débute la soirée qui est organisée ainsi : plusieurs sets de quelques chansons plus ou moins expérimentales des artistes Bien nous seront proposés , ce dans un ordre fixé de manière aléatoire lors d'un tirage au sort effectué par le public. Une casquette de base ball marine et blanche contenant des petits papiers portant les noms des artistes est ainsi présentée à une jeune femme du public. Cette dernière tire au sort un papier qu'elle déplie et lit à haute voix : « Emmanuelle Parrenin ».

Lumineuse dans sa robe rouge, la créatrice de la maison rose rejoint la scène noire escortée de ses pages musiciens du soir : le percussif Cristian Sotomayor, le va-nu-pied Flop et le fascinant Vincent Mougel. Trente secondes après le début du set, je me retourne vers Monseigneur le Duc Frédéric : il est, tout comme moi, en mode bouche bée, stupéfait ! Rayonnante, Emmanuelle Parrenin nous accompagne dans quelques pièces musicales de sa prochaine maison cube (le titre de son prochain album Bien), la visite musicale est pour le moins aussi fascinante que prometteuse. Sur un titre, l'artiste rejoint les rangs du public pour un titre en espagnol où le son de sa harpe finit de nous projeter loin, très loin, dans un « beau » aussi musical que visuel, nappé de poésie. Un moment que nous vivons de manière intense et que nous souhaitons qu'il dure plus de quatre ou cinq chansons. Hélas, ainsi va l'heuristique, il est temps de passer au set #2. Quel artiste va avoir le redoutable privilège de passer après cette stellaire prestation ?

Flop se saisit de la casquette de base ball à la recherche d'une main « innocente » et se dirige vers moi. Je rétorque que « je ne suis pas aussi innocent que ça », il me lance, un brin perfide, que je suis « plus innocent que je ne le pense » tout en figeant son regard dans le mien et en me tendant la casquette... Une furieuse me submerge alors : tirer le papier correspondant à son nom. C'est donc avec un certain plaisir illustré par un sourire satisfait que j'aperçois son nom d'artiste sur le papier que je viens de tirer au sort. Ni une ni deux, Flop de Picpus se saisit du bout de papier, ce bout de tissu qui est aussi le premier vers de la première chanson de son set. Il s'en suit une prestation aussi théâtrale que musicale, dans un « experience spirit », pour un set brillant dont le point d'orgue (en plus de l'excellent titre funk « Acharnement thérapeutique ») est un étonnant numéro prévu au préalable avec Tante Hortense. Ce numéro à haut risque, voulu en « totale stereo », consiste en un original duo-solo où Flop et Tante Hortense, côte à côte et s'accompagnant à la guitare, interprètent simultanément une chanson de leur répertoire respectif. Deux artistes, deux chansons, pour une ouvre unique, en choeur et en stéréo. Tante Hortense absent, il est remplacé, à la barbe près, par un Kid de Clouange qui a le bon goût de tenter d'imiter le timbre chaleureux du cuistre délicat de la Canebière. Le set fut expérimental, joyeux, extrêmement ludique, plaisant et donc, comme écrit plus haut, brillant.

Tiré au sort pour le troisième set, François Tarot propose une pause afin d'installer son imposant matériel. Nous sommes nombreux à nous ruer dans la cour afin d'échanger nos impressions autour d'une cigarette. Et là... nous sommes confrontés à un mur de silence imposé par le si proche voisinage : le chuchotement est toléré, à peine... Pour les prochaines soirées à la « Loge », il nous faudra donc nous initier au langage des signes pour communiquer à l' »extérieur ».
De retour dans la salle, François Tarot nous attend avec sa guitare électrique et son ordinater-sampler-beater-accompagnateur-playbacker. Force est de constater que l'artiste n'a pas encore totalement apprivoisé ce nouveau compagnon de jeu musical et qu'il est également perturbé par l'expérience qu'il s'impose : se produire seul pour la première fois. Cela se traduit par quelques problèmes de réglages de la « bête » informatique (réglés en direct non sans humour) et une certaine tendance à se tourner de côté pour ne pas avoir à croiser le regard du public et se maintenir dans sa « bulle de concentration ». J'aime beaucoup les textes de Monsieur Tarot mais mon impression est que ce set est d'un niveau moindre au regard de ce qui nous a déjà été présenté. Les risques de l'expérimental, c'est peut être aussi cela une Heuristique.

Il n'y a plus que deux petits papiers à tirer et le public se fige lorsque le nom tiré au sort est le sien : le public ! L'inattendu dans l'inattendu, nous y sommes donc en plein ! Tout le monde se regarde puis, « courageusement », nous sommes une bonne quinzaine à monter sur scène. La délicieuse Sabine T propose alors d'interpréter une comptine. Elles 'exécute et nous tentons de « suivre ». Je fais partie d'un trio de « battons les mains en cadence » tout en se hasardant à quelques choeurs, Nico de Ménilmuche s'installe derrière la batterie tandis qu'un souriant et talentueux guitariste apporte une légère touche funky à l'ensemble. Il s'appelle Prench ou Frince, je ne sais plus, mais il assure le bougre ! Face à nous, à « nos places », les artistes Bien se délectent, élégamment, sans se moquer ouvertement. Ils sont témoins de ma première apparition sur scène, la première de ma vie, un souvenir indélébile.

«Remués » et surtout soulagés, nous retournons dans les gradins pour assister à ce qui sera plus une conférence qu'un tour de chant et, mieux encore, le highlight de la soirée. Fleuron de la scène marseillaise, maître de la meuleuse musicale et du cavaco, Eddy Godeberge s'installe sur une chaise face au micro, un pupitre sur sa droite et un verre de vin posé à même la scène sur la gauche. L'esprit du CRNS (Centre de recherche non subventionné des disques Bien) s'installe instantanément. Le public est tout ouïe, les neurones aux aguets. Maître Godeberge ouvre son propos en répondant ENFIN à nos attentes : essayer de nous expliquer la signification du mot heuristique. Je vous laisse le loisir de plonger dans le dictionnaire et garde pour moi les propos déclamés par Eddy B, faussement maladroitement et véritablement avec humour. Avant que cela ne devienne légèrement abscons, l'artiste nous propose de nous évader avec une conférence, musicalement illustrée en direct par ses soins, sur l'art et l'oeuvre de Charles Trénet. Ce qui nous est offert est un petit bijou de sensibilité, d'érudition, de pédagogie, de plaisir ! Bluffant de perfection jusqu'au dernier mot, au dernier geste, le verre de vin renversé.... Merci Monsieur Eddy ! Last but not least dit-on parfois lorsque l'on veut « se la jouer » avec des expressions anglaises, ce fut le cas pour cette prestation qui a conclu en beauté cette première heuristique.
Certains, jamais rassasiés, diront plus tard que la soirée fut un peu courte, malgré l' »excuse » de l'absence de quelques ténors marseillais, où de regretter l'absence d'un set du génial Kidsaredead. Pourtant, ce dernier fut fascinant à suivre à set sur les deux premiers sets : jouant, à genoux, du maillet sur sa guitare électrique pour des effets surprenants over hendrixiens,





oeuvrant de gadgets en plastiques douteux qui ont miraculeusement sortis des sons mieux que des « pouëts » ,




en « étant » Tante Hortense sur le duo-solo, et en « étant » Booster pour booster au chant et à la guitare le très funky « Acharnement thérapeutique ». Enfin, c'est également lui qui a fourni la fameuse et déjà mythique casquette de base ball marine et blanche.

Fin de soirée heuristique, public et artistes prennent la sortie, traversent en silence la fameuse cour « The sound of silence » Art & Garfunkel, sortent rue de Charonne et s'installent à la terrasse du bar restaurant d'en face : « le petit Baiona ». La tablée est aussi longue que conviviale pour un debriefing dont je ne sais s'il mérite l'étiquette « heuristique » mais à laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir. Merci à toutes et à tous pour ce moment de bonheur...

Bianfaisance 3.8 à la Java le 06/05/2010



La veille à midi, la sirène d'alerte retentissait, comme chaque premier mercredi du mois, au cas où j'avais oublié que le lendemain était soirée Bienfaisance des disques Bien à La Java. Je crois que je vais envoyer une bafouille aux autorités pour leur faire savoir que je suis désormais musicalement réglé et qu'ils peuvent arrêter d'actionner leur sirène, où alors de la remplacer par un des hymnes des disques Bien, ce qui sera beaucoup plus explicite pour le public francilien et d'ailleurs.

Début Mai, je me retrouve donc de nouveau rue Faubourg du temple pour retrouver artistes, amis, fans de Prince, parfois les trois dans un même corps. J'aime Bien ce genre de Bienfaisance où je suis candide face au programme proposé, hormis Vic Moan, le Bargain Basement, Silvain Vanot, Brad Scott. Je descends le mythique escalier du club et ouvre mon coeur, mes oreilles et mon esprit pour recevoir au mieux la partie artistique du troc Bienfaisant : un kiff musical aussi live qu'original contre le versement d'une somme de 7 euros.

A 21h30 pétantes, une bonne soixante dizaine de personnes se pressent au devant de la petite scène alors que Silvain Vanot et ses musiciens s'emparent de la scène, prenant de vitesse le traditionnel moustachu Monsieur Loyal de la soirée. Je suis idéalement placé devant le micro de Silvain V mais je n'ai pas pris mes précautions, j'aurais du prévoir de quoi m'agripper car j'ai été soufflé quasiment d'entrée par la voix de Maître Vanot, la qualité musicale du groupe et la variété d'un répertoire pas seulement folk dont une partie a été visitée, "à la demande", auprès d'un public pour une bonne part connaisseur voire fan. M'immergeant avec plaisir dans le set, je suis assez décontenancé à la fin, délicieusement surpris, ravi, me demandant ce qu'il en sera de la deuxième partie à laquelle l'artiste se joindra à ses deux camarades du Bargain basement.

J'aime bien cette chanson et l'esprit du clip qui me ramènent à cette soirée


Je retrouve mes potes, rejoint quelques instants le fumatorium au rez-de chaussée, redescends pour prendre une bière auprès de cher Noël, laisse mon regard faire le tour de la salle et souris : la Java est comme je l'aime, pleine de gens prenant du bon temps, artistes et public mélangé comme une bonne soirée entre amis.

Il est alors temps de rejoindre le dancefloor et de déguster le set de Bargain Basement, ce trio composé de Silvain Vanot, Brad Scott et Vic Moan (représentant des disques Bien).

Voici une version, en extérieur, de l'expression de leur art


Et bien, imaginez-vous bien au chaud avec quelques amis, avec le trio installé sur la petite scène de La Java, éclairés par de douces lumières et les sourires d'un public conquis. Les trois voix se mélangent harmonieusement, les instruments installent des mélodies joyeuses et les "jokes" entre chansons finissent de faire de ce set un vrai moment de bonheur, de complicité et de virtuosité, l'impression de vivre en vrai une version "paname" du célèbre Rat Pack de Frank Sinatra Dean Martin et leurs potes de l'époque. C'est beau, c'est drôle, c'est entraînant, parfait.
Depuis le début de la soirée, une personne du public attirait mon attention : très classe, quasi sosie de Michael Jackson avec chapeau et pantalon un peu court, il allait et venait autour du public, tapant élégamment du pied sur quelques rythmes. La fin du set me permis de comprendre la raison de sa présence : une lumineuse reprise de "Bille Jean", ré-arrangée et chantée par Brad Scott, qu'il vait certainement déjà apprécié dans cette émission télévisée



Le Bargain Basement nous a offert une des plus belles soirées "Bienfaisance" de cette saison. Le sourire aux lèvres, je retrouve mes amis tout aussi ravis et surpris par l'excellence de la soirée. En fond sonore passent The Who, hélas, Vikash Dhorasoo a déjà quitté la salle alors qu'est diffusé "Substitute".

Avide de connaître l'affiche de la Bienfaisance de Juin, je me rend vers le stand merchandising des disques Bien où l'on me laisse entendre que, hélas, cette soirée ne se déroulerait que dans mes rêves. Je n'ai pas voulu y croire et pourtant, début juin, il a bien fallu me résoudre à me dire qu'il me faudra attendre tout un trimestre et le début septembre pour reprendre le fil de ces soirées bienfaisantes...

jeudi 1 avril 2010

Quand Georges B leader maximo de la Pompe Moderne parle des soirées Bienfaisance à la Java

Qui mieux que Georges B, leader maximo de La Pompe Moderne fort de plus de cinquante années passées dans le domaine artistique, peut parler des soirées Bienfaisance des disques Bien à la Java ?

Personne !!!

Le Witness cède donc volontiers sa place au Maître qui s'exprime, en rrrrroulant les rrrrr, lors d'une karte blanche de l'excellent "Le grand bazart" :



http://www.legrandbazart.com/LGBS4/2010/02/la-pompe-moderne-jour-4/







Chronique du jeudi : Quand on fait la Java, le jeudi, à Belleville

Un peu de pommade aujourd’hui. Pour évoquer le label qui m’a accueilli, Les Disques Bien. Ce label fonctionne comme une coopérative autogérée, les décisions se prennent collégialement, par une douzaine d’associés, dans un comité baptisé modestement le centre nodal. Ces « nodaux » publient leurs albums qui représentent l’essentiel du catalogue à ce jour (Flop, Tante Hortense, French, François Tarot, Kids Are Dead, Mjo). A cela s’ajoutent des artistes que le label veut produire, tel que Jim Yamouridis, Emmanuelle Parrenin, Vic Moan, ou La Pompe Moderne. Le label comporte enfin des parrains officieux, tels Seb Martel ou Frank Monnet, qui ne ratent pas une occasion de répandre la bonne parole. (Je sais par ailleurs que Flop a un petit bijou d’album concocté avec Seb Martel dans les tiroirs).

Même si le label est maintenant assez identifié, et que les nouveautés sont régulièrement chroniquées dans la presse, leur vitrine principale reste les Bienfaisances, soirées auto-caritatives organisées à La Java, très bel endroit, en plein cœur de Belleville, tous les premiers jeudis du mois.

Je ne connais pas d’évènement régulier à Paris aussi réussi que celui-ci.

Chaque soirée comporte un artiste Bien et un artiste invité. Depuis septembre 2007, outre les artistes Bien, se sont succédé Seb Martel, Frank Monnet, Fred Poulet, Mathieu Boogaerts, Le Club des Chats, Vic Moan, Théo Hakola, Jim Yamouridis, Catherine Jauniaux et ErikM, Jasmine Vegas, Hermann Dune, JP Nataf, Arlt, et j’en oublie. Qui peut rêver d’une meilleure programmation ? La liste se sera déjà enrichie d’autres noms quand cette chronique paraîtra. Dans l’ambiance alcôves-brasserie-idéale-pour retrouver-ses-potes de La Java, tout le monde joue le jeu du concert simple, direct, sans fioritures, et on en prend plein la gueule. Du coup, on ne peut plus tricher, on sent tout de suite s’il se passe un truc ou pas. Les demis traversent gaiement la salle, où l’on croise un Flop en MC jouasse, qui navigue entre les coulisses et le stand du label. Et c’est justement parce que l’ambiance est relâchée qu’il peut se passer des choses inhabituelles, voire magiques. La soirée de retrouvailles entre Jp Nataf et Jean-Christophe Urbain, soudés comme à l’époque des Innocents. Mathieu Boogaerts en duo, sans filet. Il y là une petite prise de risque supplémentaire pour les artistes, dans cette proximité (la scène est haute de 10 cm).






La tribu des Disques Bien, dans ce climat, est comme à la maison. Les invités sur scène se multiplient, les musiciens se mélangent, dans un rapport simple au plaisir de faire de la musique. Cela évoque pour moi de lointains souvenirs des 3 Baudets, ou de chez Patachou, ou le défilé d’artistes se mêlait à la faune des curieux et aux barmans, dans un esprit de fête populaire. La Java sert aussi à l’occasion de laboratoire, c’est le moment de tester un nouveau répertoire, de nouveaux projets, en public. On a pu voir Tante Hortense et Eddy Godberge nous délivrer leur étonnant M. Ma & M. Go, soit deux musiciens accompagnant une voix de synthèse (proche de celle qui vous susurre à l’oreille « pour contacter un conseiller, tapez 1, pour les infos légales, tapez 2 ») pour un tour de chant irréel. Ou également le projet Playfront, où des musiciens jouent en direct, tandis que le chanteur (Sting, Janis Joplin, Marvin Gaye) est enregistré (en parfaite inversion du playback cher à Michel Drucker).

Le nombre d’artistes, la variété des propositions, l’intimité inévitable (bien que la salle soit assez grande), et la bonne humeur ambiante, font toute la saveur et la rareté de ces Bienfaisances. De ce nid de rencontres mensuelles sort toujours quelque chose. Je ne saurais que trop vous encourager à aller y faire un tour, ne serait-ce que pour y entendre de la bonne musique."





La grande classe non ?