mercredi 22 septembre 2010

Bienfaisance 4.0 à la Java le 02/09/2010







02 septembre 2010, la rentrée s'effectue tôt avec les disques Bien et ce n'est pas plus mal.
J'ai passé un été douloureux placé sous le signe des rendez-vous manqués, et même le sulfureux concert au festival Rock en Seine de Jello Biafra & The Guantanamo school of medecine n'a pas suffi à désintégrer ma frustration. Je décide donc de remettre tout à plat et d'afficher un beau sourire tout en descendant la rue du Faubourg du temple pour rejoindre ce havre bienfaisant que représente une soirée de gala auto-caritative "Bienfaisance" organisé par le label les Disques Bien (tiens toujours pas invité à Rock en Seine le label...).


Je suis tellement impatient que nous arrivons là en premier, moi et le Ménilmuche power generation au grand complet, à 21h00mn32sec.
Faisant fi des fluctuations de la Bourse et des éventuelles sanctions livrées par les agences mondiales de notation, les DB (disques Bien) persistent à fixer, de saison en saison, l'entrée à 7 euros. Nous remettons la somme et sommes accueillis par quelques bisous bienfaisants avant de descendre la quinzaine de marches qui mène au bar. Un sourire nous y attend, derrière le comptoir, le même à chaque premier jeudi du mois non estival, celui de l'excellent Noêl qui arbore pour l'occasion une tenue de soirée de circonstance






La salle est encore bien vide, et elle le sera hélas un peu trop à mon goût au fil de la soirée. Nous prenons place à une table, retrouvant avec plaisir les exquises dimensions du lieu et l'éclairage chaud et multicolore qui me rappellent que la java est un des dancing "night club" les plus classes et les moins chers de Paname.


Rapidement, nous sommes rejoints par François Tarot accompagné d'un petit verre de rhum. Il est très excité à l'idée de se produire sur scène et ressent l'émotion, la fierté, l'envie et l'exigence que lui confère le fait d'être l'artiste Bien qui va entamer cette nouvelle saison de "Bienfaisances". Le mec va se produire en solo, c'est une prise de risque qui avait un peu foiré en Juin. Mais là, il est remonté comme Sébastien Chabal au moment de se lancer sur du all black, il a l'ENVIE.

21h42min30sec : il n'y a plus de temps pour attendre l'arrivée d'un hypothétique public qui est d'ailleurs encore surement sur les plages ou sur le chemin du retour vers Paname, il faut y aller.
Très classe lui aussi, le moustachu Monsieur Loyal rappelle les prestigieux historiques de la salle et du label musical puis lance officiellement la 4ème saison des soirées "Bienfaisance" à La Java.


François Tarot pénètre seul sur la scène, coiffé d'un passe dans les cheveux auquel sont accrochées sur les tempes droite et gauche deux ampoules qui éclairent devant lui et une partie de son visage. L'artiste est musicalement armé d'un solide répertoire, d'une guitare et d'un ordinateur sur lequel se trouve différents sons dont celui du groupe qui l'accompagnait habituellement et où j'aimais beaucoup retrouver le bassiste Sylvain et plus encore le lumineux sourire de la claviériste Sabine T.

Visuellement, cela donnait ceci





Vu son équipement, à l'instar de l'écran de son musicien-ordi, François Tarot est lumineux. Il nous propose de passer en revue son répertoire sur les affres du quotidien du quidam citoyen non sponsorisé par Liliane Bettencourt, un quidam qui court derrière le fric, les sentiments, chez Tiscali, chez son voisin ou chez le père du camarade de classe de son fils. C'est un répertoire que j'apprécie et qui est aussi mis en valeur par le charisme évident du mec. Il y a de l'humour aussi, beaucoup, c'est le seul chanteur au monde qui, je le pense, se permet de reprendre "Ragoutoutou le ragout de mon toutou, j'en suis fou".
Pour réelle nouveauté, le musicien-électronique propose également un fond océanique composé de vent et de bruit de vagues (parfois un peu trop assourdissant mais heureusement vite rabaissé de trois "clic") qui nous ramène à l'été si proche, mais aussi la possibilité de découvrir une perle du répertoire de Hank Williams.

C'est alors que surgit le drame : "L'humanité est une salope" chante François Tarot, il peut désormais étendre à l'informatique cet avis péremptoire puisque son musicien-électronique (un Mac ?) a subitement décidé de mettre fin au spectacle sans crier gare ou annoncer un final "pomme clic escape". Les longues minutes qu'ont nécessité les négociations-remise-en-marche-de-l'orchestre-portable ont bien plus plombé la prestation d'ensemble que les quelques approximations du chanteur expert en reprise francisée mais qui s'est repris à plusieurs fois pour reprendre une chanson des Smiths. Ces péripéties ont été très élégamment accompagnées par la toujours épatante et touchante répartie de François T, mais tout de même, cela a laissé un sentiment de "peut mieux faire et pas encore tout à fait pro"...
Le "Pro", il nous faudra attendre quelques paires de minutes pour le voir et l'entendre.

C'est donc le break. Avant de rejoindre l'air pur pour l'emplir de fumée de cigarettes, nous prenons une bonne pinte de bière auprès de



Red aka The nightcrawler, sans savoir qui il était, je l'ai découvert durant le set de François Tarot : il était à côté de moi au moment du malheureux "L'informatique est une salope".
Il eut alors un trait d'esprit et une formule qui m'a fait sourire, je visais alors sa dégaine et fut figé en constatant que ce mec dégageait une fulgurante "rock attitude".

C'est donc avec un grand sourire que je constate que c'est lui qui monte sur scène pour le deuxième set. Tout comme François Tarot, il est muni d'une guitare et d'un orchestre compacté et pré-enregistré dans un ordinateur portable.




Red aka The nightcrawler m'a bluffé !
Oui, c'est un chanteur talentueux, oui, c'est un guitariste virtuose, oui son répertoire est aussi riche que varié, oui son set est d'une musicalité absolue, oui c'est un plaisir que de se laisser prendre par son art.
Mais, en plus, je ne m'attendais certainement pas à ce que, derrière un ou deux titres, se cachent les moments les plus funky de cette presque olympiade de soirées "Bienfaisance" à La Java.
The red nightcrawler is a musical killer : il a mis fin à la spirale de cet été désastreux et m'a remis sur les "bons" rails, ceux de ma passion pour la musique qui m'aident à slalomer au mieux, tout du moins avec moindre mal, dans le parfois si cruel univers citadin décrit par François Tarot.
Merci et Respect !

Fin du set, passage auprès de



Puis discussion avec Manny, l'autre grand sourire de "La java" (celui de Christine étant hors concours), pour s'inquiéter et regretter la présence de plus en plus fréquente d'ordinateurs portables pour jouer les partitions de vrais musiciens, comme pour un play back. J'adore aussi les soirées "Bienfaisance" par la découverte de nouveaux instruments ou de nouvelles façons de jouer d'instruments plus traditionnels... à moins de jouer véritablement de l'électronique, comme Master Etienne Jaumet.

Cette discussion achevée, nous retournons voir



puis l'on s'attarde autour du stand merchandising des disques Bien, à la recherche, toujours vaine, de l'album de KidsAreDead, aussi pour converser avec la Bien crew. Le stand est inhabituellement abondamment recouvert de disques vynils : ceux de RED.
Cette pile d'une cinquantaine de disques est assez remarquable : la tracklist du disque est commune (et accessible en mp3 avec un code caché à l'intérieur de la pochette), mais la pochette est différente pour CHAQUE exemplaire du disque. Chaque pochette porte un dessin original de Red ! Feuilleter et découvrir la variété des dessins est un vrai plaisir.

L'une d'elle est inspirée par la pochette de l'album "Sign O the times" de Prince, elle a hélas été vendue avant que je ne la vois... Finalement, ces airs bienfaisants funkys durant le set ne m'étonnent plus, ils étaient délicieusement princiers...

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