jeudi 18 novembre 2010

Surbienfaisance 1 à la java le 02/12/2010





Surmotivant non ?

Rendez-vous sur place le jeudi 02 décembre...

mercredi 17 novembre 2010

Bienfaisance 4.2 à La Java le 04/11/2010



Cette Bienfaisance 4.2 organisée à La Java est la deuxième étape parisienne de la tournée mondiale de M-Jo à l'occasion de la sortie de son disque Bien "Mes propriétés". Les disques Bien, jouant la carte "fille" ont également convié la chanteuse Lisa Li-Lund à partager l'affiche. je ne connais que le pedigree de cette dernière et suis curieux de la voir et plus encore de l'entendre.

Après une tournée estivale et automnale dans le sud de l'Europe marquée par la rocambolesque annulation du concert à "La maison du chant" à Marseille pour cause de grève des éboueurs...


(Cliché outrageusement volé sur la page facebook de les disques Bien)

Donc.... La fée M-Jo avait ensorcelé quelques jours plus tôt "La loge" rue de Charonne avec un brillant Antoine Loyer en guest.
Toute en paillette, en charme et en talent, M-Jo était terriblement déterminée à faire chavirer le public panamien qui aurait le bon goût de s'ouvrir à elle à La Java en ce premier jeudi du mois. A cause de la crise économique sans doute, de prévisions astrologiques aléatoires peut être, également à bout d'énergie après des semaines de lutte sociale et de marches à travers Paris entre Répu Nation et Bastille, le bon peuple de l'Est parisien n'est venu que peu nombreux au rendez-vous.
Pour les absents, l'éternel regret s'amplifiera à l'écoute de l'album "Mes propriétés" qui fait partie de la sélection de la radio FIP pour le mois de décembre 2010...
Parmi les présents se trouve un Mathieu Boogaerts qui arbore au sourire radieux à quelques jours de la sortie de son disque Live enregistré lors de sa résidence à La Java.

Je verse mon obole de sept euros à la souriante Natacha à l'entrée, descend le prestigieux double escalier, salue mes potes, la chaleureuse équipe de la Java, m'offre une pinte de bière et, comme la groupie que je suis, je prends mes jambes à mon cou, traverse presque en courant le mythique dancefloor du célèbre club de la rue du faubourg du temple pour m'approprier la pole position en face du micro.
Bingo ! Je suis en "pole", je m'assois en tailleur à même le sol, regarde la scène encore vide d'artiste devant moi et me laisse envahir par la chaleur du doux éclairage de la scène qui m'éloigne des affres du quotidien. J'ouvre mon esprit, essaye de me libérer de mes soucis, je goûte cet avant show. Après quelques minutes de méditation et de contemplation, je me sens Bien.

21h47 : la fée M-jo pénètre sur scène, s'installe comme une chanteuse-danseuse devant le micro, ferme sur ses jambes, les épaules ouvertes, les bras détendus le long du corps, la tête droite et fière et entame un magnifique chant a capella en espagnol. Je suis à 1,18 m d'elle, c'est quasiment de la 3D, comme je entiendo un poco el castellano, je goûte le chant, le texte, l'interprétation... Sans surprise, je suis satellisé en moins de deux minutes.
Très élégant, Flop rejoint sa batterie de jouets musicaux (dont une fantastique guitare Gibson années 60) et M-Jo pour un set original empli de poésie, d'humour et de virtuosité lo fi.





Originale, la set list l'est à chacun de leurs concerts où, en plus des titres de l' excellent album "Mes priorités" (le funky et si Bien vu "Les fêtes"), sont proposés de nouveaux titres promis pour la suite de leur Kille-r CD-r "Idiots de nous" judicieusement nommé "idiots de nous deux". Le titre "Mes propriétés" qui, de manière assez snob, n'est pas sur l'album "Mes propriétés" est ainsi joué, tout comme l'excellent "Excitation nodale" ou la délicieuse "Ma chanson préférée".
La cinquantaine de personnes présentes est tout ouïe, captivée, bouche bée pour ceux qui n'ont de verre à portée de main.
Je suis très ému par cette atmosphère, par les chansons et leur interprétation. Le titre "Dans ton coeur" (?) finit de me bouleverser : pour la première fois en soirée Bienfaisante (cela m'est déjà arrivé pour un concert de Prince à Montreux sur l'improbable enchaînement Empty room - Elixer - In a large room with no light), j'ai envie de pleurer.
Les paroles SONT ce que j'ai dans le coeur depuis de longues semaines... La chanson s'achève et je dois essuyer mes yeux larmoyants... une main amicale me tapote dans le dos, merci Nico1, tu as compris, tu es Bienfaisant toi aussi.
Le set si pur que cela en est transperçant de beauté. 98,4 % du public s'accorde alors pour considérer qu'il est trop court et 100% regrette l'absence d'un aftershow.
Le duo quitte la salle sous les applaudissements aussi sincères qu'appuyés de la mini-foule.
Enigme : Flop a annoncé en dernier, ou avant dernier titre, une reprise d'une chanson des années 20. Je veux croire que le 20 correspond plutôt au nombre de jours séparant cette soirée à celle de la création de cette chanson pour le moustachu songwriter de Picpus.

Pour l'entracte, je suis encore très ému alors que je partage mes impressions au fumatorium de La Java avec l'excellent French et les quelques fans de Prince présents. Putain, j'ai eu les larmes aux yeux ! Extrêmement troublant...

Je regagne la salle alors que Lisa Li-Lund a déjà pris possession de la scène avec son joli minois, son charme, ses jolies compositions en anglais et sa guitare Gibson qui sonne si Bien.



Un public averti dont son propre frère Dune se délecte du set qu'elle mène avec simplicité, humour, en toute convivialité. Je trouve cela agréable mais bien moins original que le set de M-jo. Je dois reconnaitre que ce premier set m'a d'un point de vue émotionnel presque totalement vidé. Dans le plus pur esprit Bienfaisant, elle convie M-jo et Flop à l'accompagner sur deux ou trois titres puis s'installe au piano pour quelques chansons, tout en s'amusant elle-même des thèmes musicaux récurrents auxquels elle a recourt.
C'est délicieux, parfait pour cette fin de soirée Bienfaisante.




Le set achevé, public et artistes mélangés conversent autour d'un verre, comme lors d'une private party. C'est un doux moment à vivre et à partager.

Regagnant la rue du Faubourg du Temple, je salue musiciens et potes avant de prendre un dernier verre avec Nico1 au "Zorba" pour partager une tranche de vie où les protagonistes farfelus ne sont pas sans rappeler les "héros" de l'excellente émission de télévision "Strip tease"...

Rendez-vous début décembre pour une soirée Bienfaisante qui s'annonce spéciale puisqu'autoproclamée Surbienfaisannce.... Faudra-t-il venir en costume de super héros Bienfaisant ?

mercredi 22 septembre 2010

Bienfaisance 4.1 à la Java le 07/10/2010






En cette rentrée universitaire, les disques Bien ne sont pas peu fiers de présenter live leur dernière recrue, le jeune Ricky Hollywood détenteur d'une thèse en "je m'la pète sans aucun complexe" accompagné de ses lascives lowpets. Les "déjà fidèles" fans de Ricky se pressent à l'entrée de La Java, prêts à débourser Bien plus que les sept euros nécessaires à l'entrée du légendaire club parisien. Pour ma part, je retrouve avec grand plaisir les quelques girls & boys die hard fans de Prince pour converser de l'excellence des soirées Bienfaisance qui nous réunit une fois par mois à la Java, de la future deuxième partie européenne du Kid de Minneapolis, et pour sourire de concert au moment où l'on aperçoit le Kid de Clouange himself attablé près du stand merchandising des disques Bien.

Vers 21h30, le Roger Lanzac des soirées Bienfaisances des disques Bien annonce le programme et est pour le moins dithyrambique au moment d'annoncer la montée sur scène de Monsieur Hollywood.
Ce dernier fait son apparition sur la scène qui nous surplombe de 22,5 cm. Il rejoint un instrument de musique qui ressemble plus à un ordinateur portable et entame son show. Son entrain, son charisme conquis autour du concept "je suis un vrai dur sous des dehors de fiotte" fait son effet mais est rapidement effacé au moment où l'un de ses musiciens vient lui apporter un indispensable ustensile. Ce musicien n'est autre que le Kid de Clouange qui recueille instantanément des vivas et quelques cris énamourés de la foule avant de quitter la scène prestement. Lucide et beau joueur, Ricky reconnait que : "Je sais, c'est lui la vraie star"... Mais Ricky ne se démonte et balance le sirupeux "relax" qui marque l'entrée d'un claviériste et, plus encore, celle des deux adorables lowpets qui, habilement dissimulées chacune derrière un masque high tech en forme de tête de chat, entament une danse lascive avant de proposer quelques massages sensuels sur les épaules du public qui a eu le bon goût de garnir les premiers rangs.
A défaut d'être musicalement révolutionnaire, Ricky est un lover qui nous a proposé une belle session de pop dance lo fi efficace, au fil de chansons aux titres explicites, peut être inspirés par Barry White ou quelques rappeurs classé X : "Ca continue", "Sexuel", "Tu me voudras", "Tu adores" ou "Je t'éclate".
le chanteur est "à donf" dans son art et son concept, les lowpets se dandinent dans une chorégraphie presque symétrique, on sourit de l'arrogance Rickienne et on remue de la tête voire du croupion sur ses airs finalement bien dansants. Une séance de slow est même proposée...



... séance où je me suis tapé une grosse honte alors que je me suis refusé à choisir une de des deux princesses princières assises à mes côtés pour danser. A ce moment là, j'aurais tant aimé voler un instant à Ricky Hollywood un poil de son assurance et de son culot...
Le set reprend, bien "dance" et vraiment très "fun", surtout que le Kid de Clouange et sa guitare rejoignent le groupe... Là, tout le monde, public et musiciens, se "lâche" tout en s'ébaubissant des soli du Kid et de ses postures qui tenaient autant de Jimi Hendrix au festival de Monterey en 1967 que de mes sessions de Air guitar dans ma chambre d'ado en 1982. La princière Mélodie me glisse à l'oreille : "Mais c'est fou quand même, c'est un tueur à la guitare et il n'en a même pas joué lors de son concert en lead avec KidsAreDead !"... ben oui, hélas...
Enfin, mon moment de honte est partiellement estompé par un court moment de bonheur fortement teinté de gloire voire de fierté : Ricky se balade au milieu du public et me tend le micro pour chanter un vers d'amour en anglais, celui du refrain. Ne pouvant éviter le micro malgré ma timidité, je me lance... et chante juste ! En juin, je débutais sur scène comme clapiste pour la Bienséance 2, quatre mois plus tard, je deviens choriste. Cette vertigineuse progression artistique ne manque pas de m'effrayer... Me faudra-t-il, dans même pas deux ans, effectuer un report de mon propre concert ?

Blague à part, le set se poursuit avec ce magnifique trio sur scène...



Le set se termine par le très bien nommé "je t'éclate" qui nous a tous vraiment éclatés et engendre de longs et mérités applaudissements auxquels se sont mêlées quelques cris et un "aouah" princier du meilleur effet.

J'avais été dubidatif lors de la première prestation de Ricky Hollywood en configuration "Bienfaisance", mais là je suis conquis par le bonheur généré... même si je ne me ferai certainement pas dix de ses concerts chaque année.

Comme on dit à Ménilmuche, tout le monde à la banane, sur le dancefloor, au bar, au fumatorium devant l'entrée, dans la loge surement...

A vrai dire, ce set m'a amplement suffit ou alors, il faut me proposer quelque "chose" de vraiment transcendant. Ce ne fut, à mon goût, malheureusement pas le cas avec le duo de DEJA MU qui complète l'affiche de la soirée.





Musicalement pas mal mais sans plus, bien terne et tiède face à l'"éclate" Hollywoodienne, j'ai très rapidement décroché et préféré entamer en bonne compagnie une conversation autour du mythique concert de Prince au New Morning trois mois plus tôt.
C'est "cruel", je sais, pas "pro" pour un "witness", mais c'est ainsi.


Peut être aurait-il été mieux d'échanger l'ordre de passage, débuter la soirée par la douce musicalité de Deja Mu et garder l'ambiance "night fever" pour la fin de soirée...

PS : mes photos sont d'un flou artistique que mon modeste et antique téléphone portable m'impose et que j'assume totalement

Bienfaisance 4.0 à la Java le 02/09/2010







02 septembre 2010, la rentrée s'effectue tôt avec les disques Bien et ce n'est pas plus mal.
J'ai passé un été douloureux placé sous le signe des rendez-vous manqués, et même le sulfureux concert au festival Rock en Seine de Jello Biafra & The Guantanamo school of medecine n'a pas suffi à désintégrer ma frustration. Je décide donc de remettre tout à plat et d'afficher un beau sourire tout en descendant la rue du Faubourg du temple pour rejoindre ce havre bienfaisant que représente une soirée de gala auto-caritative "Bienfaisance" organisé par le label les Disques Bien (tiens toujours pas invité à Rock en Seine le label...).


Je suis tellement impatient que nous arrivons là en premier, moi et le Ménilmuche power generation au grand complet, à 21h00mn32sec.
Faisant fi des fluctuations de la Bourse et des éventuelles sanctions livrées par les agences mondiales de notation, les DB (disques Bien) persistent à fixer, de saison en saison, l'entrée à 7 euros. Nous remettons la somme et sommes accueillis par quelques bisous bienfaisants avant de descendre la quinzaine de marches qui mène au bar. Un sourire nous y attend, derrière le comptoir, le même à chaque premier jeudi du mois non estival, celui de l'excellent Noêl qui arbore pour l'occasion une tenue de soirée de circonstance






La salle est encore bien vide, et elle le sera hélas un peu trop à mon goût au fil de la soirée. Nous prenons place à une table, retrouvant avec plaisir les exquises dimensions du lieu et l'éclairage chaud et multicolore qui me rappellent que la java est un des dancing "night club" les plus classes et les moins chers de Paname.


Rapidement, nous sommes rejoints par François Tarot accompagné d'un petit verre de rhum. Il est très excité à l'idée de se produire sur scène et ressent l'émotion, la fierté, l'envie et l'exigence que lui confère le fait d'être l'artiste Bien qui va entamer cette nouvelle saison de "Bienfaisances". Le mec va se produire en solo, c'est une prise de risque qui avait un peu foiré en Juin. Mais là, il est remonté comme Sébastien Chabal au moment de se lancer sur du all black, il a l'ENVIE.

21h42min30sec : il n'y a plus de temps pour attendre l'arrivée d'un hypothétique public qui est d'ailleurs encore surement sur les plages ou sur le chemin du retour vers Paname, il faut y aller.
Très classe lui aussi, le moustachu Monsieur Loyal rappelle les prestigieux historiques de la salle et du label musical puis lance officiellement la 4ème saison des soirées "Bienfaisance" à La Java.


François Tarot pénètre seul sur la scène, coiffé d'un passe dans les cheveux auquel sont accrochées sur les tempes droite et gauche deux ampoules qui éclairent devant lui et une partie de son visage. L'artiste est musicalement armé d'un solide répertoire, d'une guitare et d'un ordinateur sur lequel se trouve différents sons dont celui du groupe qui l'accompagnait habituellement et où j'aimais beaucoup retrouver le bassiste Sylvain et plus encore le lumineux sourire de la claviériste Sabine T.

Visuellement, cela donnait ceci





Vu son équipement, à l'instar de l'écran de son musicien-ordi, François Tarot est lumineux. Il nous propose de passer en revue son répertoire sur les affres du quotidien du quidam citoyen non sponsorisé par Liliane Bettencourt, un quidam qui court derrière le fric, les sentiments, chez Tiscali, chez son voisin ou chez le père du camarade de classe de son fils. C'est un répertoire que j'apprécie et qui est aussi mis en valeur par le charisme évident du mec. Il y a de l'humour aussi, beaucoup, c'est le seul chanteur au monde qui, je le pense, se permet de reprendre "Ragoutoutou le ragout de mon toutou, j'en suis fou".
Pour réelle nouveauté, le musicien-électronique propose également un fond océanique composé de vent et de bruit de vagues (parfois un peu trop assourdissant mais heureusement vite rabaissé de trois "clic") qui nous ramène à l'été si proche, mais aussi la possibilité de découvrir une perle du répertoire de Hank Williams.

C'est alors que surgit le drame : "L'humanité est une salope" chante François Tarot, il peut désormais étendre à l'informatique cet avis péremptoire puisque son musicien-électronique (un Mac ?) a subitement décidé de mettre fin au spectacle sans crier gare ou annoncer un final "pomme clic escape". Les longues minutes qu'ont nécessité les négociations-remise-en-marche-de-l'orchestre-portable ont bien plus plombé la prestation d'ensemble que les quelques approximations du chanteur expert en reprise francisée mais qui s'est repris à plusieurs fois pour reprendre une chanson des Smiths. Ces péripéties ont été très élégamment accompagnées par la toujours épatante et touchante répartie de François T, mais tout de même, cela a laissé un sentiment de "peut mieux faire et pas encore tout à fait pro"...
Le "Pro", il nous faudra attendre quelques paires de minutes pour le voir et l'entendre.

C'est donc le break. Avant de rejoindre l'air pur pour l'emplir de fumée de cigarettes, nous prenons une bonne pinte de bière auprès de



Red aka The nightcrawler, sans savoir qui il était, je l'ai découvert durant le set de François Tarot : il était à côté de moi au moment du malheureux "L'informatique est une salope".
Il eut alors un trait d'esprit et une formule qui m'a fait sourire, je visais alors sa dégaine et fut figé en constatant que ce mec dégageait une fulgurante "rock attitude".

C'est donc avec un grand sourire que je constate que c'est lui qui monte sur scène pour le deuxième set. Tout comme François Tarot, il est muni d'une guitare et d'un orchestre compacté et pré-enregistré dans un ordinateur portable.




Red aka The nightcrawler m'a bluffé !
Oui, c'est un chanteur talentueux, oui, c'est un guitariste virtuose, oui son répertoire est aussi riche que varié, oui son set est d'une musicalité absolue, oui c'est un plaisir que de se laisser prendre par son art.
Mais, en plus, je ne m'attendais certainement pas à ce que, derrière un ou deux titres, se cachent les moments les plus funky de cette presque olympiade de soirées "Bienfaisance" à La Java.
The red nightcrawler is a musical killer : il a mis fin à la spirale de cet été désastreux et m'a remis sur les "bons" rails, ceux de ma passion pour la musique qui m'aident à slalomer au mieux, tout du moins avec moindre mal, dans le parfois si cruel univers citadin décrit par François Tarot.
Merci et Respect !

Fin du set, passage auprès de



Puis discussion avec Manny, l'autre grand sourire de "La java" (celui de Christine étant hors concours), pour s'inquiéter et regretter la présence de plus en plus fréquente d'ordinateurs portables pour jouer les partitions de vrais musiciens, comme pour un play back. J'adore aussi les soirées "Bienfaisance" par la découverte de nouveaux instruments ou de nouvelles façons de jouer d'instruments plus traditionnels... à moins de jouer véritablement de l'électronique, comme Master Etienne Jaumet.

Cette discussion achevée, nous retournons voir



puis l'on s'attarde autour du stand merchandising des disques Bien, à la recherche, toujours vaine, de l'album de KidsAreDead, aussi pour converser avec la Bien crew. Le stand est inhabituellement abondamment recouvert de disques vynils : ceux de RED.
Cette pile d'une cinquantaine de disques est assez remarquable : la tracklist du disque est commune (et accessible en mp3 avec un code caché à l'intérieur de la pochette), mais la pochette est différente pour CHAQUE exemplaire du disque. Chaque pochette porte un dessin original de Red ! Feuilleter et découvrir la variété des dessins est un vrai plaisir.

L'une d'elle est inspirée par la pochette de l'album "Sign O the times" de Prince, elle a hélas été vendue avant que je ne la vois... Finalement, ces airs bienfaisants funkys durant le set ne m'étonnent plus, ils étaient délicieusement princiers...

Pas de Bienfaisance 3.9 : Heuristique #1 à la Loge le 26/06/2010



La fête de la musique cinq jours auparavant, et le prometteur rendez-vous fixé avec Prince deux semaines plus tard au Square principal à Arras n'ont toutefois pas comblé l'immense vide causé par la non Bienfaisance du début du mois. Bien plus douloureux à encaisser que le flot médiatique lié aux méformances de l'équipe de France de football à Vuvuzelaland voire l'annonce de la prolongation de deux années supplémentaires de ma trépidante vie professionnelle, le fait de ne pas me retrouver à la Java en compagnie de mes potes et de quelques unes de mes idoles musicales est assurément LA mauvaise surprise du mois.

Nez en moins, et je devrais pourtant m'y attendre, avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à l'inattendu, voire à de l'inattendu dans l'inattendu : en ce sens Juin 2010 fut un grand cru.

En ce 26 Juin 2010, il fait doux beau et Bien et je me dirige, de mon plein gré, vers une mystérieuse « Loge » pour y expérimenter la première « Heuristique » organisée par le prestigieux label. La « Loge » se situe rue de Charonne dans le proche 11ème arrondissement, et je m'accorde la possibilité de débuter la soirée dans un troquet local pour suivre le début du match entre le Ghâna et Les Etats Unis dans le cadre de la Coupe du monde de la FIFA 2010 © . Asamoah Gyan marque le premier but et je quitte les lieux heureux, persuadé de la victoire des blackstars, je descends la rue à la recherche de l'Heuristique Ladyland. Pas d'enseigne visible dans la rue, je m'inquiète un peu puis avise une porte cochère avec une série de touches d'interphones. J'appuie sur celle correspondant à « La loge », un « clac » libère la porte pour me laisser pénétrer dans un endroit pour le moins surprenant : une petite cour pavée de trente mètre sur douze bordée sur trois étages par un petit immeuble en forme de « U ». Malgré quelques plantes empotées, cela ressemble fort une cour de prison mais ce sentiment angoissant s'envole vite au moment où mon regard avise la racaille qui y tient les murs et squattent les petits bancs : la Bien crew ! A peine le temps de fumer une clope tout en évoquant le concert de General Elektriks vu la veille au festival Solidays qu'il est déjà grand temps de rejoindre cette fameuse « Loge » située au rez-de-chaussée, sur le côté droit.

Un petit vestibule propose un mini bar-guichet et le maxi sourire de la jolie taulière. On me remet un dé à douze faces qu'il me faut lancer pour fixer, en euros, le prix de mon billet d'entrée. En cette période de crise économique mondiale, je m'en sors bien : 5. Je pénètre alors dans la salle qui me surprend agréablement par ses dimensions inespérées, celle du plateau et des gradins mis à disposition des spectateurs : il y a de l'espace et de la profondeur, on s'y sent Bien. Comme une groupie, que je suis parfois, je m'installe dans la première rangée de droite en très prestigieuse compagnie : le président des Disques Bien à ma gauche, le Duc Frédéric de la Good Orleans à ma droite. Dans l'attente du début de l'expérience, chacun est invité à compléter un questionnaire aussi complexe que précis destiné à mieux cerner le profil et les attentes du public Bien.
Mauvaise nouvelle : une grosse partie de la tribe made in Massilia des DB, initialement prévue, a du se désister au dernier moment. Pas de Christophe Rodomisto, ni de Tante Hortense, pas de fée Mjo... Mais, au vu des artistes présents dans la salle, une flopée au milieu de la quarantaine de mélomanes présents, j'ai toute confiance dans la qualité artistique de ce qui va suivre. J'ouvre donc largement mes oreilles, mon esprit et mon coeur. Au moment où débute la soirée qui est organisée ainsi : plusieurs sets de quelques chansons plus ou moins expérimentales des artistes Bien nous seront proposés , ce dans un ordre fixé de manière aléatoire lors d'un tirage au sort effectué par le public. Une casquette de base ball marine et blanche contenant des petits papiers portant les noms des artistes est ainsi présentée à une jeune femme du public. Cette dernière tire au sort un papier qu'elle déplie et lit à haute voix : « Emmanuelle Parrenin ».

Lumineuse dans sa robe rouge, la créatrice de la maison rose rejoint la scène noire escortée de ses pages musiciens du soir : le percussif Cristian Sotomayor, le va-nu-pied Flop et le fascinant Vincent Mougel. Trente secondes après le début du set, je me retourne vers Monseigneur le Duc Frédéric : il est, tout comme moi, en mode bouche bée, stupéfait ! Rayonnante, Emmanuelle Parrenin nous accompagne dans quelques pièces musicales de sa prochaine maison cube (le titre de son prochain album Bien), la visite musicale est pour le moins aussi fascinante que prometteuse. Sur un titre, l'artiste rejoint les rangs du public pour un titre en espagnol où le son de sa harpe finit de nous projeter loin, très loin, dans un « beau » aussi musical que visuel, nappé de poésie. Un moment que nous vivons de manière intense et que nous souhaitons qu'il dure plus de quatre ou cinq chansons. Hélas, ainsi va l'heuristique, il est temps de passer au set #2. Quel artiste va avoir le redoutable privilège de passer après cette stellaire prestation ?

Flop se saisit de la casquette de base ball à la recherche d'une main « innocente » et se dirige vers moi. Je rétorque que « je ne suis pas aussi innocent que ça », il me lance, un brin perfide, que je suis « plus innocent que je ne le pense » tout en figeant son regard dans le mien et en me tendant la casquette... Une furieuse me submerge alors : tirer le papier correspondant à son nom. C'est donc avec un certain plaisir illustré par un sourire satisfait que j'aperçois son nom d'artiste sur le papier que je viens de tirer au sort. Ni une ni deux, Flop de Picpus se saisit du bout de papier, ce bout de tissu qui est aussi le premier vers de la première chanson de son set. Il s'en suit une prestation aussi théâtrale que musicale, dans un « experience spirit », pour un set brillant dont le point d'orgue (en plus de l'excellent titre funk « Acharnement thérapeutique ») est un étonnant numéro prévu au préalable avec Tante Hortense. Ce numéro à haut risque, voulu en « totale stereo », consiste en un original duo-solo où Flop et Tante Hortense, côte à côte et s'accompagnant à la guitare, interprètent simultanément une chanson de leur répertoire respectif. Deux artistes, deux chansons, pour une ouvre unique, en choeur et en stéréo. Tante Hortense absent, il est remplacé, à la barbe près, par un Kid de Clouange qui a le bon goût de tenter d'imiter le timbre chaleureux du cuistre délicat de la Canebière. Le set fut expérimental, joyeux, extrêmement ludique, plaisant et donc, comme écrit plus haut, brillant.

Tiré au sort pour le troisième set, François Tarot propose une pause afin d'installer son imposant matériel. Nous sommes nombreux à nous ruer dans la cour afin d'échanger nos impressions autour d'une cigarette. Et là... nous sommes confrontés à un mur de silence imposé par le si proche voisinage : le chuchotement est toléré, à peine... Pour les prochaines soirées à la « Loge », il nous faudra donc nous initier au langage des signes pour communiquer à l' »extérieur ».
De retour dans la salle, François Tarot nous attend avec sa guitare électrique et son ordinater-sampler-beater-accompagnateur-playbacker. Force est de constater que l'artiste n'a pas encore totalement apprivoisé ce nouveau compagnon de jeu musical et qu'il est également perturbé par l'expérience qu'il s'impose : se produire seul pour la première fois. Cela se traduit par quelques problèmes de réglages de la « bête » informatique (réglés en direct non sans humour) et une certaine tendance à se tourner de côté pour ne pas avoir à croiser le regard du public et se maintenir dans sa « bulle de concentration ». J'aime beaucoup les textes de Monsieur Tarot mais mon impression est que ce set est d'un niveau moindre au regard de ce qui nous a déjà été présenté. Les risques de l'expérimental, c'est peut être aussi cela une Heuristique.

Il n'y a plus que deux petits papiers à tirer et le public se fige lorsque le nom tiré au sort est le sien : le public ! L'inattendu dans l'inattendu, nous y sommes donc en plein ! Tout le monde se regarde puis, « courageusement », nous sommes une bonne quinzaine à monter sur scène. La délicieuse Sabine T propose alors d'interpréter une comptine. Elles 'exécute et nous tentons de « suivre ». Je fais partie d'un trio de « battons les mains en cadence » tout en se hasardant à quelques choeurs, Nico de Ménilmuche s'installe derrière la batterie tandis qu'un souriant et talentueux guitariste apporte une légère touche funky à l'ensemble. Il s'appelle Prench ou Frince, je ne sais plus, mais il assure le bougre ! Face à nous, à « nos places », les artistes Bien se délectent, élégamment, sans se moquer ouvertement. Ils sont témoins de ma première apparition sur scène, la première de ma vie, un souvenir indélébile.

«Remués » et surtout soulagés, nous retournons dans les gradins pour assister à ce qui sera plus une conférence qu'un tour de chant et, mieux encore, le highlight de la soirée. Fleuron de la scène marseillaise, maître de la meuleuse musicale et du cavaco, Eddy Godeberge s'installe sur une chaise face au micro, un pupitre sur sa droite et un verre de vin posé à même la scène sur la gauche. L'esprit du CRNS (Centre de recherche non subventionné des disques Bien) s'installe instantanément. Le public est tout ouïe, les neurones aux aguets. Maître Godeberge ouvre son propos en répondant ENFIN à nos attentes : essayer de nous expliquer la signification du mot heuristique. Je vous laisse le loisir de plonger dans le dictionnaire et garde pour moi les propos déclamés par Eddy B, faussement maladroitement et véritablement avec humour. Avant que cela ne devienne légèrement abscons, l'artiste nous propose de nous évader avec une conférence, musicalement illustrée en direct par ses soins, sur l'art et l'oeuvre de Charles Trénet. Ce qui nous est offert est un petit bijou de sensibilité, d'érudition, de pédagogie, de plaisir ! Bluffant de perfection jusqu'au dernier mot, au dernier geste, le verre de vin renversé.... Merci Monsieur Eddy ! Last but not least dit-on parfois lorsque l'on veut « se la jouer » avec des expressions anglaises, ce fut le cas pour cette prestation qui a conclu en beauté cette première heuristique.
Certains, jamais rassasiés, diront plus tard que la soirée fut un peu courte, malgré l' »excuse » de l'absence de quelques ténors marseillais, où de regretter l'absence d'un set du génial Kidsaredead. Pourtant, ce dernier fut fascinant à suivre à set sur les deux premiers sets : jouant, à genoux, du maillet sur sa guitare électrique pour des effets surprenants over hendrixiens,





oeuvrant de gadgets en plastiques douteux qui ont miraculeusement sortis des sons mieux que des « pouëts » ,




en « étant » Tante Hortense sur le duo-solo, et en « étant » Booster pour booster au chant et à la guitare le très funky « Acharnement thérapeutique ». Enfin, c'est également lui qui a fourni la fameuse et déjà mythique casquette de base ball marine et blanche.

Fin de soirée heuristique, public et artistes prennent la sortie, traversent en silence la fameuse cour « The sound of silence » Art & Garfunkel, sortent rue de Charonne et s'installent à la terrasse du bar restaurant d'en face : « le petit Baiona ». La tablée est aussi longue que conviviale pour un debriefing dont je ne sais s'il mérite l'étiquette « heuristique » mais à laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir. Merci à toutes et à tous pour ce moment de bonheur...

Bianfaisance 3.8 à la Java le 06/05/2010



La veille à midi, la sirène d'alerte retentissait, comme chaque premier mercredi du mois, au cas où j'avais oublié que le lendemain était soirée Bienfaisance des disques Bien à La Java. Je crois que je vais envoyer une bafouille aux autorités pour leur faire savoir que je suis désormais musicalement réglé et qu'ils peuvent arrêter d'actionner leur sirène, où alors de la remplacer par un des hymnes des disques Bien, ce qui sera beaucoup plus explicite pour le public francilien et d'ailleurs.

Début Mai, je me retrouve donc de nouveau rue Faubourg du temple pour retrouver artistes, amis, fans de Prince, parfois les trois dans un même corps. J'aime Bien ce genre de Bienfaisance où je suis candide face au programme proposé, hormis Vic Moan, le Bargain Basement, Silvain Vanot, Brad Scott. Je descends le mythique escalier du club et ouvre mon coeur, mes oreilles et mon esprit pour recevoir au mieux la partie artistique du troc Bienfaisant : un kiff musical aussi live qu'original contre le versement d'une somme de 7 euros.

A 21h30 pétantes, une bonne soixante dizaine de personnes se pressent au devant de la petite scène alors que Silvain Vanot et ses musiciens s'emparent de la scène, prenant de vitesse le traditionnel moustachu Monsieur Loyal de la soirée. Je suis idéalement placé devant le micro de Silvain V mais je n'ai pas pris mes précautions, j'aurais du prévoir de quoi m'agripper car j'ai été soufflé quasiment d'entrée par la voix de Maître Vanot, la qualité musicale du groupe et la variété d'un répertoire pas seulement folk dont une partie a été visitée, "à la demande", auprès d'un public pour une bonne part connaisseur voire fan. M'immergeant avec plaisir dans le set, je suis assez décontenancé à la fin, délicieusement surpris, ravi, me demandant ce qu'il en sera de la deuxième partie à laquelle l'artiste se joindra à ses deux camarades du Bargain basement.

J'aime bien cette chanson et l'esprit du clip qui me ramènent à cette soirée


Je retrouve mes potes, rejoint quelques instants le fumatorium au rez-de chaussée, redescends pour prendre une bière auprès de cher Noël, laisse mon regard faire le tour de la salle et souris : la Java est comme je l'aime, pleine de gens prenant du bon temps, artistes et public mélangé comme une bonne soirée entre amis.

Il est alors temps de rejoindre le dancefloor et de déguster le set de Bargain Basement, ce trio composé de Silvain Vanot, Brad Scott et Vic Moan (représentant des disques Bien).

Voici une version, en extérieur, de l'expression de leur art


Et bien, imaginez-vous bien au chaud avec quelques amis, avec le trio installé sur la petite scène de La Java, éclairés par de douces lumières et les sourires d'un public conquis. Les trois voix se mélangent harmonieusement, les instruments installent des mélodies joyeuses et les "jokes" entre chansons finissent de faire de ce set un vrai moment de bonheur, de complicité et de virtuosité, l'impression de vivre en vrai une version "paname" du célèbre Rat Pack de Frank Sinatra Dean Martin et leurs potes de l'époque. C'est beau, c'est drôle, c'est entraînant, parfait.
Depuis le début de la soirée, une personne du public attirait mon attention : très classe, quasi sosie de Michael Jackson avec chapeau et pantalon un peu court, il allait et venait autour du public, tapant élégamment du pied sur quelques rythmes. La fin du set me permis de comprendre la raison de sa présence : une lumineuse reprise de "Bille Jean", ré-arrangée et chantée par Brad Scott, qu'il vait certainement déjà apprécié dans cette émission télévisée



Le Bargain Basement nous a offert une des plus belles soirées "Bienfaisance" de cette saison. Le sourire aux lèvres, je retrouve mes amis tout aussi ravis et surpris par l'excellence de la soirée. En fond sonore passent The Who, hélas, Vikash Dhorasoo a déjà quitté la salle alors qu'est diffusé "Substitute".

Avide de connaître l'affiche de la Bienfaisance de Juin, je me rend vers le stand merchandising des disques Bien où l'on me laisse entendre que, hélas, cette soirée ne se déroulerait que dans mes rêves. Je n'ai pas voulu y croire et pourtant, début juin, il a bien fallu me résoudre à me dire qu'il me faudra attendre tout un trimestre et le début septembre pour reprendre le fil de ces soirées bienfaisantes...

jeudi 1 avril 2010

Quand Georges B leader maximo de la Pompe Moderne parle des soirées Bienfaisance à la Java

Qui mieux que Georges B, leader maximo de La Pompe Moderne fort de plus de cinquante années passées dans le domaine artistique, peut parler des soirées Bienfaisance des disques Bien à la Java ?

Personne !!!

Le Witness cède donc volontiers sa place au Maître qui s'exprime, en rrrrroulant les rrrrr, lors d'une karte blanche de l'excellent "Le grand bazart" :



http://www.legrandbazart.com/LGBS4/2010/02/la-pompe-moderne-jour-4/







Chronique du jeudi : Quand on fait la Java, le jeudi, à Belleville

Un peu de pommade aujourd’hui. Pour évoquer le label qui m’a accueilli, Les Disques Bien. Ce label fonctionne comme une coopérative autogérée, les décisions se prennent collégialement, par une douzaine d’associés, dans un comité baptisé modestement le centre nodal. Ces « nodaux » publient leurs albums qui représentent l’essentiel du catalogue à ce jour (Flop, Tante Hortense, French, François Tarot, Kids Are Dead, Mjo). A cela s’ajoutent des artistes que le label veut produire, tel que Jim Yamouridis, Emmanuelle Parrenin, Vic Moan, ou La Pompe Moderne. Le label comporte enfin des parrains officieux, tels Seb Martel ou Frank Monnet, qui ne ratent pas une occasion de répandre la bonne parole. (Je sais par ailleurs que Flop a un petit bijou d’album concocté avec Seb Martel dans les tiroirs).

Même si le label est maintenant assez identifié, et que les nouveautés sont régulièrement chroniquées dans la presse, leur vitrine principale reste les Bienfaisances, soirées auto-caritatives organisées à La Java, très bel endroit, en plein cœur de Belleville, tous les premiers jeudis du mois.

Je ne connais pas d’évènement régulier à Paris aussi réussi que celui-ci.

Chaque soirée comporte un artiste Bien et un artiste invité. Depuis septembre 2007, outre les artistes Bien, se sont succédé Seb Martel, Frank Monnet, Fred Poulet, Mathieu Boogaerts, Le Club des Chats, Vic Moan, Théo Hakola, Jim Yamouridis, Catherine Jauniaux et ErikM, Jasmine Vegas, Hermann Dune, JP Nataf, Arlt, et j’en oublie. Qui peut rêver d’une meilleure programmation ? La liste se sera déjà enrichie d’autres noms quand cette chronique paraîtra. Dans l’ambiance alcôves-brasserie-idéale-pour retrouver-ses-potes de La Java, tout le monde joue le jeu du concert simple, direct, sans fioritures, et on en prend plein la gueule. Du coup, on ne peut plus tricher, on sent tout de suite s’il se passe un truc ou pas. Les demis traversent gaiement la salle, où l’on croise un Flop en MC jouasse, qui navigue entre les coulisses et le stand du label. Et c’est justement parce que l’ambiance est relâchée qu’il peut se passer des choses inhabituelles, voire magiques. La soirée de retrouvailles entre Jp Nataf et Jean-Christophe Urbain, soudés comme à l’époque des Innocents. Mathieu Boogaerts en duo, sans filet. Il y là une petite prise de risque supplémentaire pour les artistes, dans cette proximité (la scène est haute de 10 cm).






La tribu des Disques Bien, dans ce climat, est comme à la maison. Les invités sur scène se multiplient, les musiciens se mélangent, dans un rapport simple au plaisir de faire de la musique. Cela évoque pour moi de lointains souvenirs des 3 Baudets, ou de chez Patachou, ou le défilé d’artistes se mêlait à la faune des curieux et aux barmans, dans un esprit de fête populaire. La Java sert aussi à l’occasion de laboratoire, c’est le moment de tester un nouveau répertoire, de nouveaux projets, en public. On a pu voir Tante Hortense et Eddy Godberge nous délivrer leur étonnant M. Ma & M. Go, soit deux musiciens accompagnant une voix de synthèse (proche de celle qui vous susurre à l’oreille « pour contacter un conseiller, tapez 1, pour les infos légales, tapez 2 ») pour un tour de chant irréel. Ou également le projet Playfront, où des musiciens jouent en direct, tandis que le chanteur (Sting, Janis Joplin, Marvin Gaye) est enregistré (en parfaite inversion du playback cher à Michel Drucker).

Le nombre d’artistes, la variété des propositions, l’intimité inévitable (bien que la salle soit assez grande), et la bonne humeur ambiante, font toute la saveur et la rareté de ces Bienfaisances. De ce nid de rencontres mensuelles sort toujours quelque chose. Je ne saurais que trop vous encourager à aller y faire un tour, ne serait-ce que pour y entendre de la bonne musique."





La grande classe non ?

Bienfaisance 3.7 à La Java le 01/04/2010 : Bertrand Belin - French





Ce 1er avril était soir de fête pour moi, comme tous les premiers jeudis des mois non estivaux, j'avais rendez-vous avec mon trip musical mensuel préféré : l'undergound soirée « Bienfaisance » des Disques Bien qui se déroulait, comme d'hab, dans ma salle panamienne underground préférée, la vieille mais toujours pimpante Java.
En compagnie du MPG (Ménilmuche power generation) au grand complet, je traverse avec un large sourire le magnifique galerie art déco qui mène vers la Java et suis heureux de constater qu'une petite file d'attente s'est formée devant le guichet d'entrée, alors que d'autres mélomanes devisent entre les rambardes du fumatorium.
Y aura-t-il du monde ?
Délesté de 7 euros et ayant descendu les quelques marches qui mènent vers la salle, j'ai la réponse sous mes yeux : Oui, le public est venu ! Certes pas en masse, mais avec entrain, décontraction, envie, et des amis «que l'on invite à partager une expérience musicale de grande qualité que tu ne regretteras pas d'avoir vécu ».
Autre « chose » qui m'a sauté aux yeux, l'aussi prestigieux qu'alléchant stand « Merchandising » des disques Bien a troqué son spot habituel pour une position plus stratégique face au bar et devant passage obligé pour rejoindre le fameux dancefloor et la scène. Petit bémol, les habituelles charmantes vendeuses du stand ont été remplacés par deux lascars, certes souriants, mais aussi carénés que la deuxième ligne du XV de France, et ce charme agit moins sur moi...

Comme du Banga, bien remplie, mais pas trop, juste ce qu'il faut, la Java nous offre ses plus beaux atours. Alors que je discutais, toujours avec plaisir, avec quelques fans de Prince du forum schkopi, je regardais l'ensemble de la salle, les allées et venus des gens, leurs sourires et me suis dit que, souvent en ce lieu, on se croirait vivant dans un véritable décor de cinéma. Je dois reconnaître que cette pensée fut également aiguillonnée par les allées et venues, petite camera en main, d'un jeune homme qui a saisi des extraits des concerts et les réflexions éclairées de quelques membres du public : les Bienfainautes. Une discrète mais longue enquête, menée tout au long de la soirée, m'a permis d'apprendre que ce cinéaste n'était autre qu'un des musiciens membres du Sénat de Flop et qu'il tournait ce qui semble être le « Numero 0 » d'un document audiovisuel testimonial des soirées « Bienfaisance » : un projet oscillant entre un documentaire de cinq heures heure et un « miniclip teaser flashy » sauce W9...

Comme dans feu l'émission  TV « La dernière séance » : un Eddy Mitchell plutôt Bien lance la soirée et le premier concert « film » de la soirée : le concert proposé par le label hôte, les disques Bien, avec l'un de ses prestigieux artistes francophones : French.
Le public prend place : l'imposant et très séduisant fan club de French plutôt sous la petite galerie de gauche, une tout aussi amicale et séduisante escouade de fans de Prince sous la galerie de droite, la plèbe dont moi même prenant place assise sur le dancefloor, pour ma part en quatrième rangée, plein centre.
Le charismatique French fit son apparition sur scène avec sa guitare et un immense sombrero qui aurait fait passer pour un petit bob celui usité il y a quelques années par Marcel Amont lors de ses burlesques interprétations de son tube « Le mexicain ». The French sidemen ? A sa gauche se trouvait le talentueux moustachu Flop, très concentré sur son art, et derrière lui, le percussif Cristian Sotomayor et sa batterie de jouets musicaux.
French piocha dans son brillant répertoire des chansons qui lui sont propres, plus ou moins acidulées, plutôt plus que moins d'ailleurs, aux chatoyantes mélodies qui ont capté l'entière attention d'un public, comme si souvent, qui offrit une qualité d'écoute rare. Le sentiment de fragilité qui émanent de certains textes se « voyaient » également ans les légères vibrations du sombrero qui traduisaient une certaine fébrilité partiellement masquée par une voix dont le timbre me touche énormément. Nous étions, comme lui, sur un fil émotionnel aussi tendu que mince. Cette tension se fit plus vive lorsque, 1er avril oblige, la guitare de French se transforma en poisson d'avril par quelques sons parasites particulièrement déstabilisant Bien plus pour lui que pour nous. Il m'a semblé que cette guitare farceuse lui suggérait de joindre les actes aux paroles de sa chanson qui évoque « une corde pour se faire pendre ».
Le son était plutôt fort comme pour un concert de heu... disons Prince, si fort que le dancefloor vibrait, une étrange sensation pour les Bienfainautes assis : mon «voisin de plancher, résident hebdomadaire à la Java dut ainsi se boucher quelques instants les oreilles. Etrange, car cette sensation était en décalage avec la subtilité et la beauté des textes.
French a des fans, des amis, des fans musiciens, des amis musiciens, il en fit venir deux sur scène : le brillant guitariste Mocke du groupe « Holden » et le ZomBien saxophoniste Etienne Jaumet. Leur participation fut, à mon sens, un peu superflue, moins pour Etienne J que pour un Mocke (dont pourtant j'adore le jeu) gratouillo-improvisant plus ou moins dans le vide tel Nicolas Anelka « dézonant » en équipe de France de foot. Avec tout ce petit monde sur scène, le charisme de French et son sombrero, le son peut peut être trop fort, ont resurgi mes souvenirs des concerts de George Clinton accompagné de ses cinquante musiciens afronautes. C'était un peu too much et j'ai souri. Je me suis vite remis « dedans », captivé par la suite du show avec un French qui semblait lutter pour ne pas nous planter là et partir briser de rage son april fish guitar. Bref, un set qui a plu, m'a plu, et que j'ai vécu, comme tous, intensément. Il me tarde vraiment de revoir l'artiste live mais, malheureusement, comme celles du Kid de Clouange (toujours aussi lumineux in the middle of the foule), ses prestations sont trop rares... Je croise les doigts pour goûter à nouveau et au plus vite à la spicy French ixpirience.

L'entracte fut annoncé et, faute de distribution de glaces et de bonbons par une ouvreuse, les Bienfainautes durent se résoudre à partir se désaltérer au bar ou à converser sur la palier de la Java, inside or outside le fumatorium, voire à répondre aux multiples questions du documentariste Bien.

Alors que nous venions d'être conviés à la deuxième séance, celle de Bertrand Belin, j'ai cru revivre une partie du film « Purple rain », celle où Prince, après sa prestation live du titre éponyme, quitte la scène, traverse en courant les couloirs du First avenue de Minneapolis, s'arrête au dehors à la sortie des artistes. Il porte en lui et sur son visage un mélange de rage, de frustration, de colère, la sensation d'avoir été au bout de lui même en étant allé jusqu'au bout de quelque chose, de quelque chose qu'il a fait malgré lui et qu'il avait vécu douloureusement... puis il se radoucit, entend le public qui acclame sa prestation et revient sur scène pour une formidable et libératrice déflagration funk : l'enchaînement « I would die 4 U » « Baby I'm a star ».
A l'instar de Prince dans « Purple rain », French traversa la salle, nerveusement, à contre-sens des Bienfainautes qui rejoignaient le devant de la scène, portant sur son visage les mêmes stigmates que Ceprin au First avenue, peut être pour les mêmes raisons... A l'entrée des artistes du First avenue, euh pardon de la Java, il reçut en plein coeur les encouragements de ses fans, de ses ami(e)s, et de spectateurs qui ne sont ni l'un et l'autre mais qui, comme l'immense majorité ce soir là, ont apprécié son show. Pour faire tout à fait comme dans le film, French aurait du revenir sur scène pour une apothéose gracieuse et joyeuse conclue par un fracassage de april fish guitare, mais le road movie musical de Bertrand Belin avait déjà débuté...

Redescendu dans la salle, je suis appelé à une table pour une discussion qui fut la première des péripéties et discussions d'une deuxième partie de soirée, péripéties qui m'ont amené à suivre le concert de Bertrand Belin plus en audio qu'en audiovisuel.
Néanmoins, pour ce que j'en ai vu : Bertrand Belin est un chanteur dont la beauté et la classe suscitent instantanément chez moi un douloureux sentiment de jalousie, après je m'y fais... Son charisme mettait un peu en retrait ses partenaires musicaux : Tatiana Mladenovitch à la batterie et Thibault Frisoni à la guitare, deux « pointures  musicales» au talent XXL.
Pour ce que j'en ai entendu : le répertoire est d'une beauté et d'une classe qui suscitent instantanément chez moi un douloureux sentiment de jalousie, qui aura persisté tout au long d'un set impeccablement orchestré, chaleureux, qui fait du Bien. C'est extrêmement brillant, dans la composition, dans l'interprétation, dans la générosité également : le lascar était heureux d'être là, cela se ressentait, il nous l'a d'ailleurs dit. Je crois que cette sensation était réciproque : la rencontre Bienfainautes Bertrand Belin.laissera le souvenir d'un moment de partage musical particulièrement chaleureux, un moment super Bien, et pour ma part, également celui de la découverte d'un artiste brillant-charmant-intéressant-généreux dont la participation aux « Bienfaisance » contribuent amplement à l'excellence musicale de ces soirées.

A l'issue du set, des dizaines de sourires rejoignirent le bar pour un verre, un débriefing, une discussion sur Prince, ou l'achat de disques Bien (les meilleurs en terme de rapport qualité prix).
La nouvelle position stratégique du stand a engendré une frénésie de ventes conclue par une rupture de stock des mythiques T-shirt « les disques Bien ». Le dernier ayant été offert à Tatiana Mladenovitch, formidable lideuse du non moins formidable projet Fiodor Dream dog, officieuse MVP (Most valuable player) de la soirée, comme de la plupart des soirées Bienfaisance qu'elle a magnifié par son immense talent de musicienne.

Tout ce petit monde, heureux, poursuivit la soirée, en toute convivialité, avant de rejoindre les rues de Paris.

Merci à toutes et à tous



PS : une participation de Fiodor Dream Dog à une soirée Bienfaisance est ardemment souhaitée, au moins par moi...

PS' : il me tarde de voir cet improbable documentaire sur les soirées « Bienfaisance »...

PS'' : petite précision à l'attention d'Antoine Loyer avec qui j'ai eu le plaisir de converser ce soir là, lors de mon texte sur la Bienfaisance à laquelle il a brillamment participé, je l'avais physiquement comparé au pilote automobile Sébastien B. Il y a eu un petit malentendu qui l'a touché et que je veux donc préciser : je voulais évoquer le talentueux Sébastien Bourdais et non le rallyman omniprésents dans les publicités Sébastien Loeb (je comprends qu'il fut un tantinet blessé par cette comparaison).

samedi 27 février 2010

Bienfaisance 3.6 à La Java le 04/03/2010 : David Fenech - Toog - Amicale Transméditerranéenne de Play Front



L'usage avec les disques Bien veut qu'il faut toujours s'attendre à l'inattendu. C'est exactement ce qui m'est arrivé en cette soirée de début Mars à l'occasion de la mensuelle soirée « Bienfaisance » organisée à la Java.

Accueilli à l'entrée par les sourires des DB, il me fallu rapidement me résoudre au fait que le nombreux public tant espéré n'était pas vraiment au rendez-vous. Hormis quelques aficionados des DB, de Prince, et de Vinicius de Mougelinho (ils cumulent souvent ces trois caractéristiques), la mythique salle, qui était encore pleine la veille pour le show de Mjo featuring Flop avec un amical coup de pouce au débutant Mathieu Boogaerts, sonnait Bien creux.

J'ai néanmoins réussi à rater le début du premier set, plongé que j'étais dans une discussion et les yeux de Christine, notre hôte bienfaisante. Quittant le bar de La Java, je pénètre sur le dance floor et contemple la scène où oeuvre derrière son clavier un éphèbe vêtu d'un tunique rouge à paillettes, un éphèbe que j'ai pris de prime abord pour Ricky Hollywood. En prenant place sur le parquet Bienfaisant de la Java, je me rend rapidement compte qu'il s'agit en fait de TOOG qui nous embarque pour un voyage dans les mots, les sons, les adaptations de standards variétoches (pile poil ceux que je détestais déjà vivement à l'époque). Hélas, je n'aurais peut être pas du arriver en retard à l'embarquement car j'ai eu l'impression de rester au pied de l'avion et ne suis jamais rentré dans l'univers musical et littéraire proposé.

Cette soirée expérimentale proposait ensuite de découvrir l'avancée des recherches de l'ATPF, Amicale Transméditerranéenne de Play Front, après quelques mois de travail au mythique et mystérieux centre de recherche de Guéret du CRNS (Centre de recherches non subventionné des disques Bien). Peu avant leur prestation, les délicats membres de l'ATPF mandèrent une fée pour nous transmettre l'alléchant programme de leur conférence musicale. Merci très sincèrement à eux pour cette douce et délicate attention.
Vêtus de blouses blanches portant le sigle du CRNS : les trois membres de l'ATPF (deux androïdes de formes masculines répliques parfaites de Flop et du Kid de Clouange, et un androïde de genre délicieusement fémimin qui semble avoir toutes « Mes propriétés » de « Mjo ») prirent possession de la scène, ajustant leurs précieux instruments avant d'entamer leur très originale conférence. Voici le programme transmis par la fée et qui permet de comprendre au mieux les intentions et les cheminements musicaux empruntés ce soir là par l'ATPF :



"L'Amicale Transméditerranéenne de Play Front
programme de NPB
la Java – 4 mars

« Marc Chagal a raté sa carrière : il aurait du faire des pochettes d'albums de rock »
David Thomas
« Le pied ne tient plus sur ses jambes, le contrepied ne tient pas la route et pour bien faire il faudrait prendre le contre-pied du contre-pied. »
François Tarot

Le Centre de Recherche Non Subventionnée (CRNS) des disques Bien est le fleuron de la recherche fondamentale sonore indépendante de toute forme de pouvoir aliéné.
Sis à Guéret depuis 2005, il en représente désormais 58% de la population et 73% de la superficie.

L'Amicale Transméditerranéenne de Play Front (ATFP) est l'une des équipes du CRNS les plus avancées dans ses recherches (avec celle de Mr Ma et Mr Go).
Elle travaille depuis la création du centre sur le play front, nouvelle pratique musicale consistant en un renversement dialectique du Play Back : un orchestre accompagne en direct un interprète enregistré.

Le Nouveau Play Back (NPB) est une avancée par rapport au play front, puisqu'elle consiste en son renversement dialectique : des interprètes chantent ou parlent sur un accompagnement enregistré.

Nassim Guimaraes est un derboukiste tunisien décédé en 2007, membre fondateur de l'ATFP. Sa contribution fut décisive dans la tournure prise par l'aventure playfrontiste. L'orchestre conserve son nom en hommage à lui et ce concert lui est dédié.

Le Soundburger, tentative de transposition du walkman de Sony au format vinyle fut un échec commercial mais une réussite technologique fournissant l'outil parfait pour le NPB.
L'exemplaire ici présent nous est aimablement prêté par David Fenech.

L'ATPB est composée ce soir de
Vincent Rom Mougel (professeur agrégé en Musique)
Francisco Javier Lopez Soldado (professeur désagrégé en nano-musicologie)

PROGRAMME

Erik Satie – 3ème gymnopédie orchestrée par Claude Debussy
Vous m'avez l'air d'un public

La pratique déjà désolante du talk-over est ici dépassée en une pratique encore plus basse : le talk-under.

Ryan Paris – la dolce vita

Jamais une cover par anticipation ne fut plus respectueuse de son original.
Ryan Paris à Rome reprit d'avance la création de Vincent Rom à Paris et laissa à cet effet une face B vierge de ses embarrassantes vocalises.

Duke Ellington - fleurette africaine

Duke Ellington, Max Roach et Charles Mingus offrent un environnement sonore idoine à cette évocation de l'immigration africaine dans la voirie parisienne des années 70.

John Fahey – march for Martin Luther King
march for the dolce vita

Le guitariste grognon hésitait à faire figurer cet instrumental sur son album the yellow princess. Il le jugeait trop proche de Pink Floyd, groupe qu'il méprisait sans doute à raison. Heureusement, il eut besoin de cette plage pour meubler un 33 tours déjà trop court.

Monique Ribordy
ATFP

Il est de notre devoir de vous rappeler notre mission et c'est notre mission que de vous rappeler notre devoir."





Alors que la 1ère conférence, il y a quelques mois déjà, m'avait plongé dans une sorte de confusion, celle-ci, pourtant plus claire, m'a plongé dans un état bizarre, dubitatif, notamment à cause du recours au concept de nouveau Play back. Il me semble que si le CRNS est à l'avant garde de l'avant garde de toute la scène musicale mondiale, Harmonie et ses affreux sbires MrGo&MrMa en sont, pour l'instant, la meilleure vitrine avec un spectacle parfaitement abouti quoiqu'en constante évolution. Malgré quelques fulgurances, dont l'incroyable performance vocale du clone de Vincent Mougel sur « Dolce vita » de Brian Paris (un titre que, pourtant, je déteste), il me semble que si les laborantins de l'ATPF ont de brillantes idées, elles ne sont pas encore tout à fait abouties et que quelques heures de recherches complémentaires eussent permis à leur conférence d'atteindre les sommets espérés.

L'expérimentation se poursuivit par la prestation de David FENECH, signe d'ouverture du CRNS vers son rival du GRM où il expérimente parfois, qui s'installa sur scène avec sa guitare électrique pour une tentative de recherche de nouveaux sons, tentative plus ou moins fructueuse. A vrai dire, je n'étais déjà plus très concentré sur l'aspect artistique de la soirée et m'étais plongé dans sa partie conviviale avec deux potes qui eux aussi, avaient été préalablement « largué ». La prestation de David FENECH nous invita plutot à nous replonger dans nos souvenirs et l'un des highlights des soirées Bienfaisance : la performance hallucinante de Warren Ellis avant le set de Jim Yamouridis. Enfin bref, David F, sous quelques applaudissements laissa sa place à TOOG qui reprit le voyage musical entamé en début de soirée, ce avec quelques passagers en moins...

Je l'écrivais en préambule, avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à l'inattendu. Cela s'est donc vérifié vers la fin du set de TOOG.
Alors que ce dernier nous proposait une version toute personnelle de la « Lettre à Elise », deux lascars clones de Lilian Thuram firent irruption dans la salle, et même sur scène (!), pour y installer des oriflammes à l'honneur de « Atmosphère ». Après quelques renseignements, il ne s'agissait pas de clones produits par le CRNS mais bel et Bien de deux personnes de l'organisation de la soirée « Atmosphère » qui allait débuter à minuit, une fois que les artistes Bienfaisants aient rangé leurs jouets musicaux. Il nous fut proposé de rester dans la salle et d'assister gratuitement à cette soirée. C'est avec plaisir que j'acceptais l'invitation, avide de goûter cette nouvelle expérience, annoncée ainsi sur la toile :


À l’occasion des Rencontres Internationales de Danse Debout, retrouvez les soirées « ATMOSPHERE » …

Soirée Officielle de cet événement rassemblant des danseurs venus des 4 coins de la planète.

ATMOSPHERE est un état d’esprit et une approche particulière de la musique et de la danse.

Un échange entre clubbers et danseurs qui gravite autour de la house music et ses différentes sphères : Deep, Afro Soul, Dub...

TIJO AIMÉ (résident) vous fera voyager à travers les formes les plus abstraites du groove.

Ce dernier est connu pour avoir exploré l’évolution de ce que l’on appelle la Culture Club.

Il se singularise dans la Deep house à sonorité Afro tout en croisant les styles de Detroit, Berlin et Londres.

Il est reconnu dans le milieu du clubbing pour cette identité particulière qui fidélise la plupart des danseurs.

On a pu le voir jouer au Subsoil en Suède, au LUNERS au Japon, au DJOON à Paris, aux soirées PATTERNS de Bugz in the attic à Londres ainsi que dans de nombreux évènements internationaux (Juste debout, Who is who, HDC..)

LIVE PERFOMANCE

Comme à l’accoutumée, nous aurons le plaisir d’inviter sur scène, danseurs et musiciens de renommées et de tous horizons à interpréter une musique choisie par le Dj résident.

Ne changeant pas de trajectoire, ce mois-ci, nous invitons une étoile tout droit venue de New York : SHANNON « WICH WAY » (Dance Fusion) qui nous présentera "Blue meanies" de JUJU ET JORDASH.

SHANNON, pionnier de la House dance à travers le monde, il a pu danser auprès de nombreux groupes tels que :

The House Dance Project, (Tokyo, Japan & New York, USA) O Trip house (Paris France), The house dance Masters (New York, USA), Dance Fusion (New York, USA)…

X²-CHANGE

Vous avez pu assister lors des soirées précédentes aux sessions X²-CHANGE.

Un concept inspiré des bases de la culture club dont l’intérêt est de mettre en valeur l’échange entre 2 personnes et non la performance individuelle.

Le but est de s’oublier tout en évoluant sur la musique. La complicité des danseurs, l’originalité des directions proposées seront appréciées par le public.

X² CHANGE innove puisqu’il est désormais possible de s’inscrire en couple. Toutefois les participants voulant pousser l’échange vers l’inconnu pourront être tirés au sort.

Pour s’inscrire une liste ouverte sera disponible à l’entrée jusqu’à 1H30.

Le décollage se fera à la JAVA le Jeudi 4 mars 2010 de 00h à 5h
105 FBG du temple
75011 Paris – Métro Belleville (L11)



Ainsi, donc, peu après minuit une horde de djeunes venus des quatre coins du monde s'est rué vers le dance floor de La Java, faisant de nous les authentiques « Deschiens » de la soirée. Habillés styly et dévorés par le démon de la danse, ils eurent tôt fait de mettre le feu à la salle ou son de différentes variantes de"Deep house" et d'"Abstract groove".
La qualité de ses danseurs fut complètement déconcertante, l'ensemble étant très beau à voir. De temps en temps, un danseur ou deux se mettaient à faire des special tricks, aussitôt entourés d'une nuée d'autres danseurs alors que certains préféraient immortalisés l'instant avec des mini cameras ou autres appareil de photos numériques derniers cris. Au bout de deux minutes, la démo s'arrêtait et tout le monde (sauf les Deschiens) reprenait ses pas de danse parfaitement maîtrisés. Au bar, le toujours souriant Noël n'avait pas beaucoup de travail, un diabolo (menthe ou fraise) à servir par quart d'heure...

Au bout d'une heure, complètement fasciné mais bien conscient qu'il fallait me lever tôt le matin, je du me résoudre à quitter la Java et fut confronté, au dehors, à l'imposante et très compacte masse de danseurs qui attendaient fébrilement de pouvoir assister et vivre, eux aussi la soirée « Atmosphère ».

Epatant !

J'en suis reparti avec un CD « Atmosphère », le CD « Mes propriétés » de Mjo et l'authentique T shirt de la soirée. Fan de Prince oblige, j'ai choisi celui qui était aux couleurs « Purple & gold »...

vendredi 19 février 2010

Bienséance #2 chez la très gentille Anaïs le 05/02/2010





Avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à de l'inattendu.
Ainsi, alors que je suis très friand des grands festivals estivaux de musique, je ne m'attendais pas à vivre en ce début février, sur trois soirées, un officieux mais authentique festival des Disques Bien.
A peine une semaine avant l'évènement, tout s'est précipité sur mon agenda : le rappel du concert de Flop (version one nite alone) en première partie de Matthieu Boogaerts à la Java le mercredi, la soirée Bienfaisance 3.5 prévue le lendemain, l'annonce surprise d'une soirée Bienséance pour le vendredi.
J'avais eu l'extrême privilège d'assister à la Bienséance 1, un soir de juillet 2008. Le loft d'Alexandre transformée en « Maison rose » en l'honneur d'Emmanuelle Parrenin, des danseurs de tango, un public envouté, un trio de musiciens en totale adéquation et avec Emmanuelle, sa voix, son art et ses instruments... Une des plus belles soirées musicales de ma vie... Si si si !
Aussi, depuis lors, je me languissais d'assister à une nouvelle soirée de ce type. Et bien, elle est arrivée, de manière assez inattendue, grâce à la bienveillance de Don Cristian Sotomayor et la gentillesse d'Anaïs R qui a proposé son nouvel appartement sous les toits, pas encore emménagé, pour faire de son salon la scène de cette Bienséance 2.
Arrivé en compagnie de mon best friend Denis vers 20 heures et des bananes, je pénètre dans ce bel appartement où règne déjà une ambiance de fête, chacun se délectant des provisions apportées (délicieux les cookies !) par les participants (de tous âges, coucou Youri !), se saluant, discutant, riant, artistes et public mélangés. Alors que les toilettes sont réquisitionnés pour d'ultimes répétitions, je prends plaisir à retrouver quelques personnes croisées lors des deux précédentes soirées et à admirer les instruments installés dont la magnifique harpe d'Emmanuelle Parrenin. Pressentant le début du volet musical de la soirée, je pré-squatte une place sur le côté gauche avant qu'une trentaine de personnes ne vienne s'assoir à même le parquet à côté de moi : pour une Bienséance, il convient d'être confortablement assis.
A qui reviendra la lourde « charge » d'ouvrir la soirée ? Le monsieur loyal hispanophone de la soirée met fin au suspense en appelant sur « scène » KidsAreDead.
Le Kid de Clouange s'installe sur une chaise, souriant, et se saisit de sa guitare électrique. Trois chansons (en anglais) plus tard, l'immeuble est témoin de la plus formidable ovation qu'il ait jamais connu depuis la Libération en août 1944. Musicien virtuose aux talents multiples, doté d'une voix stellaire et remarquable entre toutes, KidsAreDead nous offre tout d'abord deux chansons de sa composition (le frétillant « Taking a walk » et le presque tube « School returns ») avant de s'attaquer à un exercice de style extrêmement périlleux : reprendre seul avec sa guitare le foisonnant « Glam Slam » de l'album « Lovesexy » de Prince. Encore plus travaillée que lors de la prestation radiophonique à l'occasion de l'Euphonie 38 de Radio Campus, cette cover fut incroyablement réussie, d'une grande pureté et d'une grande beauté. LUMINEUX. J'en ai été très très très ému, assez bouleversé, profondément touché. Durant l'ovation qui suit, je scrute le public qui est en mode « fascination-admiration ».
La soirée vient à peine de débuter qu'elle tutoie déjà des sommets.
Alban Dereyer et sa guitare acoustique rejoignent la scène pour la deuxième partie de cette première partie. Secondé à la guitare par le trapéziste musical KidsAreDead, l'artiste nous propose un set (toujours en anglais) tout en sensibilité et en générosité, ce malgré quelques légères imperfections et, semble-t-il, un peu de trac. Je crois bien qu'il s'agit de ma première occasion d'entendre chanter Alban D et le bonhomme me touche par l'intensité et la sensibilité qui se dégage de cette prestation. Là aussi, je suis très touché et me dit qu'il me faudra me pencher de plus près sur son oeuvre. Respect Mister Dereyer, et merci !
Première pause de cette soirée. La cuisine est prise d'assaut pour un petit encas et quelques verres de vin, la cage d'escalier et sa fenêtre donnant sur cours, deviennent le fumatorium à la mode et j'ai le plaisir d'y retrouver Mr Go pour prendre des nouvelles d'harmonie après sa prestation remarquable de la veille.
Première partie de la deuxième partie : Erica Buettner, sa voix claire, sa douceur, son charme et son banjo prennent possession de la scène, ce derrière l'inscription « Erica » composée gentiment à même le sol avec les pièces d'un domino par Dana Boulé. La chanteuse folk américaine a la délicatesse de longuement expliquer en français le contexte et la signification des chansons qu'elle va nous interpréter en anglais. Parmi ces titres, le poignant « No land's man ». et « when it goes » (?) continuent à me faire planer, à me laver des soucis de la semaine, à me transporter loin, à me sentir Bien.
La belle est ensuite rejointe par ses teammates du groupe « The resident cards » : l'explosive niouillorcaise Dana Boulé à l'accordéon et Don Cristian Sotomayor avec sa batterie de jouets percussifs. C'est à ce moment que surgit le seul incident de la soirée : une corde de banjo vient de rendre l'âme... The Resident cards, je n'étais pas au courant de leur existence mais je me rends très vite compte que cet alliage international est absolument magnifique, débordant de complicité, les voix des deux chanteuses se mariant à merveille. J'ai une subite envie de prendre la main de ma voisine de droite, mais son voisin de droite m'a précédé. Je me concentre à nouveau sur ce set qui se termine avec une prestation de Dana Boulé à l'accordéon alors qu'Erica écrit à sont tour « Dana « avec les pièces de dominos au pied de son amie. C'est plus fort qu'elle, Dana se lève, chante de tout son coeur tout en jouant de son instrument, j'ai peur qu'elle en oublie la faible hauteur de plafond et qu'elle ne se cogne. Non, tout se passe bien, très Bien même. C'est magnifique et l'ensemble reçoit de chaleureux applaudissements.
Deuxième pause et retour au fumatorium alors que débarque enfin le trublion de Picpus : Flop himself. Les discussions tournent autour de l'excellence de la soirée et, bien entendu, de la grande qualité de sa partie musicale. Quelqu'un me dit qu'il est bien dommage que la soirée s'achève ainsi, je lui rétorque que le meilleur est certainement à venir tout en lui rappelant la présence de la harpe d'Emmanuelle Parrenin. Un autre vient me voir et après quelques échanges le dialogue est assez significatif de l'aspect parfois surréaliste de cette soirée :
Lui : Comment as-tu été au courant de l'organisation de cette soirée ?
Moi : C'est assez long, mais à la base tout vient du fait que je sois un grand fan de Prince.… J'ai adoré le set des Resident cards . Dana Boulé est une artiste fantastique. Et toi, tu l'avais déjà vue et entendue chanter ?
Lui : oui, depuis longtemps, c'est ma femme.
La troisième partie, va bientôt débuter et je suis une nouvelle fois très ému : Emmanuelle Parrenin va entrer sur scène, lien parfait avec la fabuleuse Bienséance 1. J'ai une profonde admiration pour cette artiste, sa voix, son « univers » musical, sa poésie. Il est d'autant plus plaisant de la voir s'exprimer avec ces jeunes compagnons de jeux, les mêmes que lors de cette soirée magique de l'été 2008 : le Kid de Clouange, Cristian S et un Flop qui adoptera l'ultime position Bienséante, faisant une partie des choeurs allongé sur le sol (sur le dos, rassurez-vous). Malgré un léger flottement lié à un oubli dans les paroles, la stellaire Emmanuelle Parrenin a transformé l'immeuble en nouvelle « Maison rose », ce en attendant son prochain album et la visite de la tant espérée « Maison cube ». Le répertoire, totalement francophone, allie pour notre plus grand plaisir poésie, jeux vocaux et instrumentaux. Public et musiciens sont entièrement tournés et captivés par cette légende vivante du folk, totalement habitée par son art. L'atmosphère ambiante allie convivialité connivence et extrême attention. Je me laisse bercer, je ne veux pas que cela s'arrête. Cela tombe Bien, Flop non plus ne veux pas s'arrêter et entame un set où le public fut invité à la fois à choisir lui même parmi les presque tubes de son imposant répertoire mais aussi à reprendre les refrains en choeur. Face puis au milieu de ses fans, Flop apporte une touche finale ludique et souriante à cette formidable soirée musicale qui dura donc près de trois heures.
Alors que je reprends un verre et ma conversation avec Mr Go, on me prévient du début imminent... de l'aftershow !
Effectivement, un aftershow débridé débute avec KidsAreDead qui reprend sa guitare et « Billie Jean » de feu MJ, accompagné notamment par mon pote V2P qui s'essaiera, avec un tout petit peu moins de talent que le Kid de Clouange, à des reprises de Prince.
Un dancefloor s'installe ensuite avec un brûlant « One nation under a groove » de George Clinton tandis que les premières personnes prennent congés, heureuses d'avoir assisté et participé à une telle soirée. Je suis parti aux alentours de 3h du mat', le sourire aux lèvres, le coeur léger, comme à l'issue de la Bienséance 1.
Vivement la Bienséance 3...

Merci à tous... pour tout !

vendredi 15 janvier 2010

Bienfaisance 3.5 à la Java le 04/02/2010 : SuperBravo - Mr Go & Mr Ma





Avant goût des Jeux Olympiques d'hiver, le grand froid qui sévissait sur la capitale avait fortement freiné mes sorties nocturnes, mais il était inenvisageable qu'il m'empêche de me rendre à la Java, rue du Faubourg du Temple, pour cette soirée Bienfaisance 3.5 organisée par le mythique label « Les Disques Bien ».
Après plusieurs et vaines tentatives (« Putain Jo, je te connais depuis vingt ans et je SAIS que ces soirées sont faites pour toi »), un de mes meilleurs amis, Jo donc, s'était enfin décidé à venir tester la « Bienfaisance ixpirience ». Il en est reparti délicieusement conquis par l'originalité et la qualité des prestations offertes, ainsi que par l'épatante et chaleureuse convivialité inhérente à ces soirées. Une convivialité qui débuta dès le pas de la porte d'entrée de La Java avec l'amical accueil de Flop et des charmantes hôtesses Bien. La porte franchie, les affres du quotidien hivernal s'oublient au fur et à mesure que l'on descend l'élégant escalier double qui mène vers la salle, cet euphorisant a encore fait son bienfaisant effet ce soir là.
Au bar, les discussions allaient bon train autour des innombrables rumeurs et questions qui accompagnent chaque venue de la chanteuse synthétique Harmonie dans la capitale. Est-elle venue en jet privé, dans un bus spécial depuis la Creuse ou anonymement dans un train lambda ? Accompagnée par Mr Go et Mr Ma certes, est-elle venue avec son ou sa fiancé(e) ? Est-elle installée dans un palace parisien ou bien calfeutrée dans un appartement du Pré Saint Gervais ? Où se déroule l'hypothétique aftershow ? Quid de la setlist et d'éventuelles nouveautés ? Mr Go a-t-il grossi ? Le set sera-t-il immortalisé par quelques cameras miniatures du CRNS (Centre de Recherche Non Subventionné des Disques Bien) ou, bien pire, par les rivaux du GRM (Groupe de Recherche Musical) de Radio France ?
Avant de me joindre à la conversation, je jette un coup d'oeil à la scène pour y voir l'imposant et antique magnétophone Revox Studer qui est déjà en place, front stage, bande magnétique chargée. Je me rapproche en loucedé et constate qu'Harmonie arbore une robe magnétique neuve du plus bel effet.
Seul, face à elle, dans un presque silence, je la regarde, elle me regarde. Je suis, malgré moi, en train de succomber à son charme magnétique.
Quelques instants plus tard, à 21h29, le moustachu monsieur Loyal de la soirée nous invite à prendre nos places (certes assises mais à même le plancher du dancefloor) et à nous délecter du fruit des recherches du CRNS, un fruit qui ne s'offre que trop rarement dans l'année : une représentation de Mr Go et Mr Ma.
21h32 : Mr Ma (rasé d'assez près de telle manière qu'il semblait avoir rajeuni d'au moins dix ans) fit son entrée sur scène suivi du sombre et énigmatique Mr Go. Il déclencha le Revox Studer et les trois artistes mirent une touche finale à leur préparation : Mr Ma finit d'accorder sa belle guitare blanche, Mr Go fit de même avec son ukelele, tandis qu'Harmonie se lança dans une inouïe séance de vocalises allant du très très grave au très très aigu, de Mariah Carey s'électrocutant à Ivan Rebroff grelottant de froid.
Ceci fait, la magnétique belle nous salua, nous remercia pour notre présence puis, charmeuse, nous enjôla par un « Vous êtes tous très beaux »... malheureusement conclu par un « et plus particulièrement Vincent Mougel » qui engendra un petit bruit, celui d'un gros bris sous la partie gauche de ma cage thoracique. Je tournai prestement la tête et constatai sur le visage de quelques voisins que mon coeur n'avait pas été le seul à s'être brisé. Quant au Kid de Clouange, effrontément « dragué » devant tout le monde, il remua légèrement la tête, avec un sourire un peu gêné, « à la » Prince.
Bref...
Heureusement, je n'ai pas eu vraiment le temps de m'appesantir sur cette déception, car je fus instantanément happé par un show hors du commun durant lequel Mr Go et Mr Ma et leur création se sont mis à nus, révélant tout du mystérieux centre de recherche du CRNS situé à Guéret (et tellement Bien camouflé qu'il reste introuvable via google earth). A travers un répertoire composé de quelques tubes d'Harmonie (les motherfuckers présents furent une nouvelle fois comblés par le « Enculeurs de maman », le très original et brillant solo aussi robotisé qu'hendrixien de ukulele) et de nouveaux titres dont certaines très aventureux nous amenèrent jusque dans la savane, nous avons su tout ce que nous espérions savoir de l'harmonieuse et palpitante vie quotidienne au sein du centre de Guéret. Il fut, par exemple, particulièrement plaisant de savoir, lors de la présentation très détaillée du ukelele de Mr Go, que le CRNS partage avec Prince l'amour du bois des forêts du Minnesota. A l'attention de ceux qui auront le bonheur d'assister à ce show, et pour préserver les effets des différentes surprises du show et le secret confidences faites par Harmonie, je n'évoquerais ici que les trois duos. Tout d'abord le stellaire duo vocal « amoureux » entre Harmonie et Mr Ma : très très sensuel, il m'a donné une gênante et perverse impression de voyeurisme. Ensuite, le duo entre Mr Go et Mr Ma, tout au long du spectacle, terriblement concentrés sur leur art et leur passion pour leur magnétique création. Enfin, le duo chorégraphié entre Harmonie et Mr Go : si le ludique Dharmonie Code fit notre ravissement l'année dernière, ce en version collective, il fut étincelant cette année avec Harmonie aux directives et Mr Go, seul, à la chorégraphie. Difficile de décrire cette incroyable performance dansée, si ce n'est qu'elle m'a fait regretter qu'elle ne fut pas présentée plus tôt, hélas, à notre cher patineur olympique Brian Joubert pour en faire son « programme court ». Nul doute que la modernité de cette expérience musicale alliée à cette gestuelle, aux petits pas en rythme et à l'élégance de la position « astral » eussent tôt fait de séduire les juges chargés de noter les épreuves olympiques de patinage artistique (oui, Flop, je sais, tout patinage est artistique ou aucun patinage ne l'est). C'est aussi Mr Go qui, dans une presque pénombre, fut chargé de clore le show en mettant fin au déroulement de la robe magnétique d'Harmonie..
Une nouvelle fois, le CRNS fit un triomphe, acclamé par un public pour le moins fasciné par cette expérience très originale, que j'ai trouvé encore meilleure que les précédentes (cela aussi est assez admirable), avec une mention spéciale pour le très élégant et inédit light show.
A mes côtés, Jo afficha un visage béat d'admiration. Bienvenue chez toi Jo !

Entracte avec mini réunion scopi-schkopi à laquelle vint se joindre le Kid de Clouange, aimanté par la vue orangée d'un CD de Variety Lab. C'est toujours un grand plaisir de vous voir girls&boys !

SuperBravo aka Armelle du brillant groupe « Holden » prit possession de la scène avec sa guitare pour le deuxième set de la soirée. Non sans humour, elle préféra nous prévenir qu'elle allait chanter en anglais et confessa qu'il était bien difficile de passer après une telle performance. Surtout, si la plongée psychologique et les titanesques et technologiques travaux, tant musical que de mise en scène, proposées par le CRNS pouvaient remémorer une version aussi puissante que minimaliste de « The wall » des Pink Floyd, la chanteuse eut le goût exquis de nous proposer une sublime cover de Syd Barrett : l'excellent « Wined and dined ». Malgré quelques soucis techniques qui troublèrent plus l'artiste que le très attentif public, SuperBravo et sa voix magnifique enveloppèrent chaudement La Java avec un répertoire pop délicat et précieux. C'était envoûtant, doux et beau. Un magnifique moment, auquel participa un brillant guitariste look rockabilly qui empoigna la fameuse guitare blanche de Mr Ma, et qui fut conclu... en français sur un titre d'Holden. Assurément, ce projet solo est une grande réussite et, pour moi, une très belle découverte. Une de plus lors des soirées « Bienfaisance » des disques Bien à la Java...

PS : Si la section archéologie du CRNS lit ces lignes, je lui suggère d'étudier attentivement au carbone 14 la fameuse guitare blanche de Mr Ma. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il me semble l'avoir déjà vue dans les mains d'une bonne vingtaine de musiciens, et pas des moindres, faisant de cet instrument un monument déjà historique de ce début de 21ème siècle.