samedi 27 février 2010

Bienfaisance 3.6 à La Java le 04/03/2010 : David Fenech - Toog - Amicale Transméditerranéenne de Play Front



L'usage avec les disques Bien veut qu'il faut toujours s'attendre à l'inattendu. C'est exactement ce qui m'est arrivé en cette soirée de début Mars à l'occasion de la mensuelle soirée « Bienfaisance » organisée à la Java.

Accueilli à l'entrée par les sourires des DB, il me fallu rapidement me résoudre au fait que le nombreux public tant espéré n'était pas vraiment au rendez-vous. Hormis quelques aficionados des DB, de Prince, et de Vinicius de Mougelinho (ils cumulent souvent ces trois caractéristiques), la mythique salle, qui était encore pleine la veille pour le show de Mjo featuring Flop avec un amical coup de pouce au débutant Mathieu Boogaerts, sonnait Bien creux.

J'ai néanmoins réussi à rater le début du premier set, plongé que j'étais dans une discussion et les yeux de Christine, notre hôte bienfaisante. Quittant le bar de La Java, je pénètre sur le dance floor et contemple la scène où oeuvre derrière son clavier un éphèbe vêtu d'un tunique rouge à paillettes, un éphèbe que j'ai pris de prime abord pour Ricky Hollywood. En prenant place sur le parquet Bienfaisant de la Java, je me rend rapidement compte qu'il s'agit en fait de TOOG qui nous embarque pour un voyage dans les mots, les sons, les adaptations de standards variétoches (pile poil ceux que je détestais déjà vivement à l'époque). Hélas, je n'aurais peut être pas du arriver en retard à l'embarquement car j'ai eu l'impression de rester au pied de l'avion et ne suis jamais rentré dans l'univers musical et littéraire proposé.

Cette soirée expérimentale proposait ensuite de découvrir l'avancée des recherches de l'ATPF, Amicale Transméditerranéenne de Play Front, après quelques mois de travail au mythique et mystérieux centre de recherche de Guéret du CRNS (Centre de recherches non subventionné des disques Bien). Peu avant leur prestation, les délicats membres de l'ATPF mandèrent une fée pour nous transmettre l'alléchant programme de leur conférence musicale. Merci très sincèrement à eux pour cette douce et délicate attention.
Vêtus de blouses blanches portant le sigle du CRNS : les trois membres de l'ATPF (deux androïdes de formes masculines répliques parfaites de Flop et du Kid de Clouange, et un androïde de genre délicieusement fémimin qui semble avoir toutes « Mes propriétés » de « Mjo ») prirent possession de la scène, ajustant leurs précieux instruments avant d'entamer leur très originale conférence. Voici le programme transmis par la fée et qui permet de comprendre au mieux les intentions et les cheminements musicaux empruntés ce soir là par l'ATPF :



"L'Amicale Transméditerranéenne de Play Front
programme de NPB
la Java – 4 mars

« Marc Chagal a raté sa carrière : il aurait du faire des pochettes d'albums de rock »
David Thomas
« Le pied ne tient plus sur ses jambes, le contrepied ne tient pas la route et pour bien faire il faudrait prendre le contre-pied du contre-pied. »
François Tarot

Le Centre de Recherche Non Subventionnée (CRNS) des disques Bien est le fleuron de la recherche fondamentale sonore indépendante de toute forme de pouvoir aliéné.
Sis à Guéret depuis 2005, il en représente désormais 58% de la population et 73% de la superficie.

L'Amicale Transméditerranéenne de Play Front (ATFP) est l'une des équipes du CRNS les plus avancées dans ses recherches (avec celle de Mr Ma et Mr Go).
Elle travaille depuis la création du centre sur le play front, nouvelle pratique musicale consistant en un renversement dialectique du Play Back : un orchestre accompagne en direct un interprète enregistré.

Le Nouveau Play Back (NPB) est une avancée par rapport au play front, puisqu'elle consiste en son renversement dialectique : des interprètes chantent ou parlent sur un accompagnement enregistré.

Nassim Guimaraes est un derboukiste tunisien décédé en 2007, membre fondateur de l'ATFP. Sa contribution fut décisive dans la tournure prise par l'aventure playfrontiste. L'orchestre conserve son nom en hommage à lui et ce concert lui est dédié.

Le Soundburger, tentative de transposition du walkman de Sony au format vinyle fut un échec commercial mais une réussite technologique fournissant l'outil parfait pour le NPB.
L'exemplaire ici présent nous est aimablement prêté par David Fenech.

L'ATPB est composée ce soir de
Vincent Rom Mougel (professeur agrégé en Musique)
Francisco Javier Lopez Soldado (professeur désagrégé en nano-musicologie)

PROGRAMME

Erik Satie – 3ème gymnopédie orchestrée par Claude Debussy
Vous m'avez l'air d'un public

La pratique déjà désolante du talk-over est ici dépassée en une pratique encore plus basse : le talk-under.

Ryan Paris – la dolce vita

Jamais une cover par anticipation ne fut plus respectueuse de son original.
Ryan Paris à Rome reprit d'avance la création de Vincent Rom à Paris et laissa à cet effet une face B vierge de ses embarrassantes vocalises.

Duke Ellington - fleurette africaine

Duke Ellington, Max Roach et Charles Mingus offrent un environnement sonore idoine à cette évocation de l'immigration africaine dans la voirie parisienne des années 70.

John Fahey – march for Martin Luther King
march for the dolce vita

Le guitariste grognon hésitait à faire figurer cet instrumental sur son album the yellow princess. Il le jugeait trop proche de Pink Floyd, groupe qu'il méprisait sans doute à raison. Heureusement, il eut besoin de cette plage pour meubler un 33 tours déjà trop court.

Monique Ribordy
ATFP

Il est de notre devoir de vous rappeler notre mission et c'est notre mission que de vous rappeler notre devoir."





Alors que la 1ère conférence, il y a quelques mois déjà, m'avait plongé dans une sorte de confusion, celle-ci, pourtant plus claire, m'a plongé dans un état bizarre, dubitatif, notamment à cause du recours au concept de nouveau Play back. Il me semble que si le CRNS est à l'avant garde de l'avant garde de toute la scène musicale mondiale, Harmonie et ses affreux sbires MrGo&MrMa en sont, pour l'instant, la meilleure vitrine avec un spectacle parfaitement abouti quoiqu'en constante évolution. Malgré quelques fulgurances, dont l'incroyable performance vocale du clone de Vincent Mougel sur « Dolce vita » de Brian Paris (un titre que, pourtant, je déteste), il me semble que si les laborantins de l'ATPF ont de brillantes idées, elles ne sont pas encore tout à fait abouties et que quelques heures de recherches complémentaires eussent permis à leur conférence d'atteindre les sommets espérés.

L'expérimentation se poursuivit par la prestation de David FENECH, signe d'ouverture du CRNS vers son rival du GRM où il expérimente parfois, qui s'installa sur scène avec sa guitare électrique pour une tentative de recherche de nouveaux sons, tentative plus ou moins fructueuse. A vrai dire, je n'étais déjà plus très concentré sur l'aspect artistique de la soirée et m'étais plongé dans sa partie conviviale avec deux potes qui eux aussi, avaient été préalablement « largué ». La prestation de David FENECH nous invita plutot à nous replonger dans nos souvenirs et l'un des highlights des soirées Bienfaisance : la performance hallucinante de Warren Ellis avant le set de Jim Yamouridis. Enfin bref, David F, sous quelques applaudissements laissa sa place à TOOG qui reprit le voyage musical entamé en début de soirée, ce avec quelques passagers en moins...

Je l'écrivais en préambule, avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à l'inattendu. Cela s'est donc vérifié vers la fin du set de TOOG.
Alors que ce dernier nous proposait une version toute personnelle de la « Lettre à Elise », deux lascars clones de Lilian Thuram firent irruption dans la salle, et même sur scène (!), pour y installer des oriflammes à l'honneur de « Atmosphère ». Après quelques renseignements, il ne s'agissait pas de clones produits par le CRNS mais bel et Bien de deux personnes de l'organisation de la soirée « Atmosphère » qui allait débuter à minuit, une fois que les artistes Bienfaisants aient rangé leurs jouets musicaux. Il nous fut proposé de rester dans la salle et d'assister gratuitement à cette soirée. C'est avec plaisir que j'acceptais l'invitation, avide de goûter cette nouvelle expérience, annoncée ainsi sur la toile :


À l’occasion des Rencontres Internationales de Danse Debout, retrouvez les soirées « ATMOSPHERE » …

Soirée Officielle de cet événement rassemblant des danseurs venus des 4 coins de la planète.

ATMOSPHERE est un état d’esprit et une approche particulière de la musique et de la danse.

Un échange entre clubbers et danseurs qui gravite autour de la house music et ses différentes sphères : Deep, Afro Soul, Dub...

TIJO AIMÉ (résident) vous fera voyager à travers les formes les plus abstraites du groove.

Ce dernier est connu pour avoir exploré l’évolution de ce que l’on appelle la Culture Club.

Il se singularise dans la Deep house à sonorité Afro tout en croisant les styles de Detroit, Berlin et Londres.

Il est reconnu dans le milieu du clubbing pour cette identité particulière qui fidélise la plupart des danseurs.

On a pu le voir jouer au Subsoil en Suède, au LUNERS au Japon, au DJOON à Paris, aux soirées PATTERNS de Bugz in the attic à Londres ainsi que dans de nombreux évènements internationaux (Juste debout, Who is who, HDC..)

LIVE PERFOMANCE

Comme à l’accoutumée, nous aurons le plaisir d’inviter sur scène, danseurs et musiciens de renommées et de tous horizons à interpréter une musique choisie par le Dj résident.

Ne changeant pas de trajectoire, ce mois-ci, nous invitons une étoile tout droit venue de New York : SHANNON « WICH WAY » (Dance Fusion) qui nous présentera "Blue meanies" de JUJU ET JORDASH.

SHANNON, pionnier de la House dance à travers le monde, il a pu danser auprès de nombreux groupes tels que :

The House Dance Project, (Tokyo, Japan & New York, USA) O Trip house (Paris France), The house dance Masters (New York, USA), Dance Fusion (New York, USA)…

X²-CHANGE

Vous avez pu assister lors des soirées précédentes aux sessions X²-CHANGE.

Un concept inspiré des bases de la culture club dont l’intérêt est de mettre en valeur l’échange entre 2 personnes et non la performance individuelle.

Le but est de s’oublier tout en évoluant sur la musique. La complicité des danseurs, l’originalité des directions proposées seront appréciées par le public.

X² CHANGE innove puisqu’il est désormais possible de s’inscrire en couple. Toutefois les participants voulant pousser l’échange vers l’inconnu pourront être tirés au sort.

Pour s’inscrire une liste ouverte sera disponible à l’entrée jusqu’à 1H30.

Le décollage se fera à la JAVA le Jeudi 4 mars 2010 de 00h à 5h
105 FBG du temple
75011 Paris – Métro Belleville (L11)



Ainsi, donc, peu après minuit une horde de djeunes venus des quatre coins du monde s'est rué vers le dance floor de La Java, faisant de nous les authentiques « Deschiens » de la soirée. Habillés styly et dévorés par le démon de la danse, ils eurent tôt fait de mettre le feu à la salle ou son de différentes variantes de"Deep house" et d'"Abstract groove".
La qualité de ses danseurs fut complètement déconcertante, l'ensemble étant très beau à voir. De temps en temps, un danseur ou deux se mettaient à faire des special tricks, aussitôt entourés d'une nuée d'autres danseurs alors que certains préféraient immortalisés l'instant avec des mini cameras ou autres appareil de photos numériques derniers cris. Au bout de deux minutes, la démo s'arrêtait et tout le monde (sauf les Deschiens) reprenait ses pas de danse parfaitement maîtrisés. Au bar, le toujours souriant Noël n'avait pas beaucoup de travail, un diabolo (menthe ou fraise) à servir par quart d'heure...

Au bout d'une heure, complètement fasciné mais bien conscient qu'il fallait me lever tôt le matin, je du me résoudre à quitter la Java et fut confronté, au dehors, à l'imposante et très compacte masse de danseurs qui attendaient fébrilement de pouvoir assister et vivre, eux aussi la soirée « Atmosphère ».

Epatant !

J'en suis reparti avec un CD « Atmosphère », le CD « Mes propriétés » de Mjo et l'authentique T shirt de la soirée. Fan de Prince oblige, j'ai choisi celui qui était aux couleurs « Purple & gold »...

vendredi 19 février 2010

Bienséance #2 chez la très gentille Anaïs le 05/02/2010





Avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à de l'inattendu.
Ainsi, alors que je suis très friand des grands festivals estivaux de musique, je ne m'attendais pas à vivre en ce début février, sur trois soirées, un officieux mais authentique festival des Disques Bien.
A peine une semaine avant l'évènement, tout s'est précipité sur mon agenda : le rappel du concert de Flop (version one nite alone) en première partie de Matthieu Boogaerts à la Java le mercredi, la soirée Bienfaisance 3.5 prévue le lendemain, l'annonce surprise d'une soirée Bienséance pour le vendredi.
J'avais eu l'extrême privilège d'assister à la Bienséance 1, un soir de juillet 2008. Le loft d'Alexandre transformée en « Maison rose » en l'honneur d'Emmanuelle Parrenin, des danseurs de tango, un public envouté, un trio de musiciens en totale adéquation et avec Emmanuelle, sa voix, son art et ses instruments... Une des plus belles soirées musicales de ma vie... Si si si !
Aussi, depuis lors, je me languissais d'assister à une nouvelle soirée de ce type. Et bien, elle est arrivée, de manière assez inattendue, grâce à la bienveillance de Don Cristian Sotomayor et la gentillesse d'Anaïs R qui a proposé son nouvel appartement sous les toits, pas encore emménagé, pour faire de son salon la scène de cette Bienséance 2.
Arrivé en compagnie de mon best friend Denis vers 20 heures et des bananes, je pénètre dans ce bel appartement où règne déjà une ambiance de fête, chacun se délectant des provisions apportées (délicieux les cookies !) par les participants (de tous âges, coucou Youri !), se saluant, discutant, riant, artistes et public mélangés. Alors que les toilettes sont réquisitionnés pour d'ultimes répétitions, je prends plaisir à retrouver quelques personnes croisées lors des deux précédentes soirées et à admirer les instruments installés dont la magnifique harpe d'Emmanuelle Parrenin. Pressentant le début du volet musical de la soirée, je pré-squatte une place sur le côté gauche avant qu'une trentaine de personnes ne vienne s'assoir à même le parquet à côté de moi : pour une Bienséance, il convient d'être confortablement assis.
A qui reviendra la lourde « charge » d'ouvrir la soirée ? Le monsieur loyal hispanophone de la soirée met fin au suspense en appelant sur « scène » KidsAreDead.
Le Kid de Clouange s'installe sur une chaise, souriant, et se saisit de sa guitare électrique. Trois chansons (en anglais) plus tard, l'immeuble est témoin de la plus formidable ovation qu'il ait jamais connu depuis la Libération en août 1944. Musicien virtuose aux talents multiples, doté d'une voix stellaire et remarquable entre toutes, KidsAreDead nous offre tout d'abord deux chansons de sa composition (le frétillant « Taking a walk » et le presque tube « School returns ») avant de s'attaquer à un exercice de style extrêmement périlleux : reprendre seul avec sa guitare le foisonnant « Glam Slam » de l'album « Lovesexy » de Prince. Encore plus travaillée que lors de la prestation radiophonique à l'occasion de l'Euphonie 38 de Radio Campus, cette cover fut incroyablement réussie, d'une grande pureté et d'une grande beauté. LUMINEUX. J'en ai été très très très ému, assez bouleversé, profondément touché. Durant l'ovation qui suit, je scrute le public qui est en mode « fascination-admiration ».
La soirée vient à peine de débuter qu'elle tutoie déjà des sommets.
Alban Dereyer et sa guitare acoustique rejoignent la scène pour la deuxième partie de cette première partie. Secondé à la guitare par le trapéziste musical KidsAreDead, l'artiste nous propose un set (toujours en anglais) tout en sensibilité et en générosité, ce malgré quelques légères imperfections et, semble-t-il, un peu de trac. Je crois bien qu'il s'agit de ma première occasion d'entendre chanter Alban D et le bonhomme me touche par l'intensité et la sensibilité qui se dégage de cette prestation. Là aussi, je suis très touché et me dit qu'il me faudra me pencher de plus près sur son oeuvre. Respect Mister Dereyer, et merci !
Première pause de cette soirée. La cuisine est prise d'assaut pour un petit encas et quelques verres de vin, la cage d'escalier et sa fenêtre donnant sur cours, deviennent le fumatorium à la mode et j'ai le plaisir d'y retrouver Mr Go pour prendre des nouvelles d'harmonie après sa prestation remarquable de la veille.
Première partie de la deuxième partie : Erica Buettner, sa voix claire, sa douceur, son charme et son banjo prennent possession de la scène, ce derrière l'inscription « Erica » composée gentiment à même le sol avec les pièces d'un domino par Dana Boulé. La chanteuse folk américaine a la délicatesse de longuement expliquer en français le contexte et la signification des chansons qu'elle va nous interpréter en anglais. Parmi ces titres, le poignant « No land's man ». et « when it goes » (?) continuent à me faire planer, à me laver des soucis de la semaine, à me transporter loin, à me sentir Bien.
La belle est ensuite rejointe par ses teammates du groupe « The resident cards » : l'explosive niouillorcaise Dana Boulé à l'accordéon et Don Cristian Sotomayor avec sa batterie de jouets percussifs. C'est à ce moment que surgit le seul incident de la soirée : une corde de banjo vient de rendre l'âme... The Resident cards, je n'étais pas au courant de leur existence mais je me rends très vite compte que cet alliage international est absolument magnifique, débordant de complicité, les voix des deux chanteuses se mariant à merveille. J'ai une subite envie de prendre la main de ma voisine de droite, mais son voisin de droite m'a précédé. Je me concentre à nouveau sur ce set qui se termine avec une prestation de Dana Boulé à l'accordéon alors qu'Erica écrit à sont tour « Dana « avec les pièces de dominos au pied de son amie. C'est plus fort qu'elle, Dana se lève, chante de tout son coeur tout en jouant de son instrument, j'ai peur qu'elle en oublie la faible hauteur de plafond et qu'elle ne se cogne. Non, tout se passe bien, très Bien même. C'est magnifique et l'ensemble reçoit de chaleureux applaudissements.
Deuxième pause et retour au fumatorium alors que débarque enfin le trublion de Picpus : Flop himself. Les discussions tournent autour de l'excellence de la soirée et, bien entendu, de la grande qualité de sa partie musicale. Quelqu'un me dit qu'il est bien dommage que la soirée s'achève ainsi, je lui rétorque que le meilleur est certainement à venir tout en lui rappelant la présence de la harpe d'Emmanuelle Parrenin. Un autre vient me voir et après quelques échanges le dialogue est assez significatif de l'aspect parfois surréaliste de cette soirée :
Lui : Comment as-tu été au courant de l'organisation de cette soirée ?
Moi : C'est assez long, mais à la base tout vient du fait que je sois un grand fan de Prince.… J'ai adoré le set des Resident cards . Dana Boulé est une artiste fantastique. Et toi, tu l'avais déjà vue et entendue chanter ?
Lui : oui, depuis longtemps, c'est ma femme.
La troisième partie, va bientôt débuter et je suis une nouvelle fois très ému : Emmanuelle Parrenin va entrer sur scène, lien parfait avec la fabuleuse Bienséance 1. J'ai une profonde admiration pour cette artiste, sa voix, son « univers » musical, sa poésie. Il est d'autant plus plaisant de la voir s'exprimer avec ces jeunes compagnons de jeux, les mêmes que lors de cette soirée magique de l'été 2008 : le Kid de Clouange, Cristian S et un Flop qui adoptera l'ultime position Bienséante, faisant une partie des choeurs allongé sur le sol (sur le dos, rassurez-vous). Malgré un léger flottement lié à un oubli dans les paroles, la stellaire Emmanuelle Parrenin a transformé l'immeuble en nouvelle « Maison rose », ce en attendant son prochain album et la visite de la tant espérée « Maison cube ». Le répertoire, totalement francophone, allie pour notre plus grand plaisir poésie, jeux vocaux et instrumentaux. Public et musiciens sont entièrement tournés et captivés par cette légende vivante du folk, totalement habitée par son art. L'atmosphère ambiante allie convivialité connivence et extrême attention. Je me laisse bercer, je ne veux pas que cela s'arrête. Cela tombe Bien, Flop non plus ne veux pas s'arrêter et entame un set où le public fut invité à la fois à choisir lui même parmi les presque tubes de son imposant répertoire mais aussi à reprendre les refrains en choeur. Face puis au milieu de ses fans, Flop apporte une touche finale ludique et souriante à cette formidable soirée musicale qui dura donc près de trois heures.
Alors que je reprends un verre et ma conversation avec Mr Go, on me prévient du début imminent... de l'aftershow !
Effectivement, un aftershow débridé débute avec KidsAreDead qui reprend sa guitare et « Billie Jean » de feu MJ, accompagné notamment par mon pote V2P qui s'essaiera, avec un tout petit peu moins de talent que le Kid de Clouange, à des reprises de Prince.
Un dancefloor s'installe ensuite avec un brûlant « One nation under a groove » de George Clinton tandis que les premières personnes prennent congés, heureuses d'avoir assisté et participé à une telle soirée. Je suis parti aux alentours de 3h du mat', le sourire aux lèvres, le coeur léger, comme à l'issue de la Bienséance 1.
Vivement la Bienséance 3...

Merci à tous... pour tout !