vendredi 19 février 2010

Bienséance #2 chez la très gentille Anaïs le 05/02/2010





Avec les disques Bien, il faut toujours s'attendre à de l'inattendu.
Ainsi, alors que je suis très friand des grands festivals estivaux de musique, je ne m'attendais pas à vivre en ce début février, sur trois soirées, un officieux mais authentique festival des Disques Bien.
A peine une semaine avant l'évènement, tout s'est précipité sur mon agenda : le rappel du concert de Flop (version one nite alone) en première partie de Matthieu Boogaerts à la Java le mercredi, la soirée Bienfaisance 3.5 prévue le lendemain, l'annonce surprise d'une soirée Bienséance pour le vendredi.
J'avais eu l'extrême privilège d'assister à la Bienséance 1, un soir de juillet 2008. Le loft d'Alexandre transformée en « Maison rose » en l'honneur d'Emmanuelle Parrenin, des danseurs de tango, un public envouté, un trio de musiciens en totale adéquation et avec Emmanuelle, sa voix, son art et ses instruments... Une des plus belles soirées musicales de ma vie... Si si si !
Aussi, depuis lors, je me languissais d'assister à une nouvelle soirée de ce type. Et bien, elle est arrivée, de manière assez inattendue, grâce à la bienveillance de Don Cristian Sotomayor et la gentillesse d'Anaïs R qui a proposé son nouvel appartement sous les toits, pas encore emménagé, pour faire de son salon la scène de cette Bienséance 2.
Arrivé en compagnie de mon best friend Denis vers 20 heures et des bananes, je pénètre dans ce bel appartement où règne déjà une ambiance de fête, chacun se délectant des provisions apportées (délicieux les cookies !) par les participants (de tous âges, coucou Youri !), se saluant, discutant, riant, artistes et public mélangés. Alors que les toilettes sont réquisitionnés pour d'ultimes répétitions, je prends plaisir à retrouver quelques personnes croisées lors des deux précédentes soirées et à admirer les instruments installés dont la magnifique harpe d'Emmanuelle Parrenin. Pressentant le début du volet musical de la soirée, je pré-squatte une place sur le côté gauche avant qu'une trentaine de personnes ne vienne s'assoir à même le parquet à côté de moi : pour une Bienséance, il convient d'être confortablement assis.
A qui reviendra la lourde « charge » d'ouvrir la soirée ? Le monsieur loyal hispanophone de la soirée met fin au suspense en appelant sur « scène » KidsAreDead.
Le Kid de Clouange s'installe sur une chaise, souriant, et se saisit de sa guitare électrique. Trois chansons (en anglais) plus tard, l'immeuble est témoin de la plus formidable ovation qu'il ait jamais connu depuis la Libération en août 1944. Musicien virtuose aux talents multiples, doté d'une voix stellaire et remarquable entre toutes, KidsAreDead nous offre tout d'abord deux chansons de sa composition (le frétillant « Taking a walk » et le presque tube « School returns ») avant de s'attaquer à un exercice de style extrêmement périlleux : reprendre seul avec sa guitare le foisonnant « Glam Slam » de l'album « Lovesexy » de Prince. Encore plus travaillée que lors de la prestation radiophonique à l'occasion de l'Euphonie 38 de Radio Campus, cette cover fut incroyablement réussie, d'une grande pureté et d'une grande beauté. LUMINEUX. J'en ai été très très très ému, assez bouleversé, profondément touché. Durant l'ovation qui suit, je scrute le public qui est en mode « fascination-admiration ».
La soirée vient à peine de débuter qu'elle tutoie déjà des sommets.
Alban Dereyer et sa guitare acoustique rejoignent la scène pour la deuxième partie de cette première partie. Secondé à la guitare par le trapéziste musical KidsAreDead, l'artiste nous propose un set (toujours en anglais) tout en sensibilité et en générosité, ce malgré quelques légères imperfections et, semble-t-il, un peu de trac. Je crois bien qu'il s'agit de ma première occasion d'entendre chanter Alban D et le bonhomme me touche par l'intensité et la sensibilité qui se dégage de cette prestation. Là aussi, je suis très touché et me dit qu'il me faudra me pencher de plus près sur son oeuvre. Respect Mister Dereyer, et merci !
Première pause de cette soirée. La cuisine est prise d'assaut pour un petit encas et quelques verres de vin, la cage d'escalier et sa fenêtre donnant sur cours, deviennent le fumatorium à la mode et j'ai le plaisir d'y retrouver Mr Go pour prendre des nouvelles d'harmonie après sa prestation remarquable de la veille.
Première partie de la deuxième partie : Erica Buettner, sa voix claire, sa douceur, son charme et son banjo prennent possession de la scène, ce derrière l'inscription « Erica » composée gentiment à même le sol avec les pièces d'un domino par Dana Boulé. La chanteuse folk américaine a la délicatesse de longuement expliquer en français le contexte et la signification des chansons qu'elle va nous interpréter en anglais. Parmi ces titres, le poignant « No land's man ». et « when it goes » (?) continuent à me faire planer, à me laver des soucis de la semaine, à me transporter loin, à me sentir Bien.
La belle est ensuite rejointe par ses teammates du groupe « The resident cards » : l'explosive niouillorcaise Dana Boulé à l'accordéon et Don Cristian Sotomayor avec sa batterie de jouets percussifs. C'est à ce moment que surgit le seul incident de la soirée : une corde de banjo vient de rendre l'âme... The Resident cards, je n'étais pas au courant de leur existence mais je me rends très vite compte que cet alliage international est absolument magnifique, débordant de complicité, les voix des deux chanteuses se mariant à merveille. J'ai une subite envie de prendre la main de ma voisine de droite, mais son voisin de droite m'a précédé. Je me concentre à nouveau sur ce set qui se termine avec une prestation de Dana Boulé à l'accordéon alors qu'Erica écrit à sont tour « Dana « avec les pièces de dominos au pied de son amie. C'est plus fort qu'elle, Dana se lève, chante de tout son coeur tout en jouant de son instrument, j'ai peur qu'elle en oublie la faible hauteur de plafond et qu'elle ne se cogne. Non, tout se passe bien, très Bien même. C'est magnifique et l'ensemble reçoit de chaleureux applaudissements.
Deuxième pause et retour au fumatorium alors que débarque enfin le trublion de Picpus : Flop himself. Les discussions tournent autour de l'excellence de la soirée et, bien entendu, de la grande qualité de sa partie musicale. Quelqu'un me dit qu'il est bien dommage que la soirée s'achève ainsi, je lui rétorque que le meilleur est certainement à venir tout en lui rappelant la présence de la harpe d'Emmanuelle Parrenin. Un autre vient me voir et après quelques échanges le dialogue est assez significatif de l'aspect parfois surréaliste de cette soirée :
Lui : Comment as-tu été au courant de l'organisation de cette soirée ?
Moi : C'est assez long, mais à la base tout vient du fait que je sois un grand fan de Prince.… J'ai adoré le set des Resident cards . Dana Boulé est une artiste fantastique. Et toi, tu l'avais déjà vue et entendue chanter ?
Lui : oui, depuis longtemps, c'est ma femme.
La troisième partie, va bientôt débuter et je suis une nouvelle fois très ému : Emmanuelle Parrenin va entrer sur scène, lien parfait avec la fabuleuse Bienséance 1. J'ai une profonde admiration pour cette artiste, sa voix, son « univers » musical, sa poésie. Il est d'autant plus plaisant de la voir s'exprimer avec ces jeunes compagnons de jeux, les mêmes que lors de cette soirée magique de l'été 2008 : le Kid de Clouange, Cristian S et un Flop qui adoptera l'ultime position Bienséante, faisant une partie des choeurs allongé sur le sol (sur le dos, rassurez-vous). Malgré un léger flottement lié à un oubli dans les paroles, la stellaire Emmanuelle Parrenin a transformé l'immeuble en nouvelle « Maison rose », ce en attendant son prochain album et la visite de la tant espérée « Maison cube ». Le répertoire, totalement francophone, allie pour notre plus grand plaisir poésie, jeux vocaux et instrumentaux. Public et musiciens sont entièrement tournés et captivés par cette légende vivante du folk, totalement habitée par son art. L'atmosphère ambiante allie convivialité connivence et extrême attention. Je me laisse bercer, je ne veux pas que cela s'arrête. Cela tombe Bien, Flop non plus ne veux pas s'arrêter et entame un set où le public fut invité à la fois à choisir lui même parmi les presque tubes de son imposant répertoire mais aussi à reprendre les refrains en choeur. Face puis au milieu de ses fans, Flop apporte une touche finale ludique et souriante à cette formidable soirée musicale qui dura donc près de trois heures.
Alors que je reprends un verre et ma conversation avec Mr Go, on me prévient du début imminent... de l'aftershow !
Effectivement, un aftershow débridé débute avec KidsAreDead qui reprend sa guitare et « Billie Jean » de feu MJ, accompagné notamment par mon pote V2P qui s'essaiera, avec un tout petit peu moins de talent que le Kid de Clouange, à des reprises de Prince.
Un dancefloor s'installe ensuite avec un brûlant « One nation under a groove » de George Clinton tandis que les premières personnes prennent congés, heureuses d'avoir assisté et participé à une telle soirée. Je suis parti aux alentours de 3h du mat', le sourire aux lèvres, le coeur léger, comme à l'issue de la Bienséance 1.
Vivement la Bienséance 3...

Merci à tous... pour tout !

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