mercredi 2 septembre 2009

Bienfaisance 3.0 à la Java le 03/09/2009 : Albin de la Simone - Tante Hortense



Plongé dans l'été indien, la capitale offrait les chaudes lumières d'un soir d'été au moment de s'engouffrer rue du Faubourg du Temple pour assister à cette très attendue soirée de rentrée des Bienfaisances organisées par les disques Bien.

Au moment de pénétrer dans le passage qui mène vers l'auguste Java, escorté du Ménilmuche Power Generation au grand complet, je suis rapidement arrêté par un distributeur de flyer (une première pour une Bienfaisance) qui annonçait la sortie du prochain album d'un certain Dominique A, puis par l'imposante file d'attente qui menait jusqu'à l'entrée. Quel succès ! Je pensais qu'il s'agissait des seuls fans d'Albin de la Simone mais non, juste devant nous se trouvait l'authentique groupuscule orléanais de fans hardcore de Tante Hortense, ceux rencontrés quelques mois plus tôt lors de la soirée "contre-programmation" de la finale de l'émission la Nouvelle star, celle de la "batteule" opposant musicalement Tante Hortense à Flop au Panic Room (pour mémoire un match terminé sur un score de parité mais que Vincent Mougel aurait pu remporter aisément s'il s'était donné la peine de prendre une seule fois le lead).

La Java était donc copieusement garnie au moment où le moustachu Monsieur Loyal de la soirée prit possession de la scène et lancer le show. Les disques Bien sont à l'affût de beaucoup de choses, notamment de bonnes idées, aussi ont-ils mis en pratique celle de la fin de la saison passée en proposant au nombreux public de se mettre en position de Bienséance afin de goûter au mieux le festin musical qui allait nous être proposé. Pour ma part, je me suis installé sur le spot de gauche, certes malencontreusement placé non loin de l'entrée des toilettes, mais qui me semblait le plus approprié pour apprécier au mieux la lumineuse prestation de M-Jo qui accompagnait le premier artiste de la soirée : le cuistre délicat Tante Hortense.

Durant cette année, j'ai eu le plaisir d'assister à plusieurs représentations de cet artiste, dans moult endroits de l'Est parisien (et périphérie), ce en solo ou accompagné par un ou plusieurs complices musiciens. Mais là, pour cette rentrée, Tante Hortense était accompagné d'un Gros Gros Band, la smala musicale marseillaise des disques Bien au grand complet et cela a "grave de la gueule" ! Toujours aussi charismatique dans ses mouvements, son élégant costume, ses compositions, ses textes tantôt profonds tantôt absurdes, et ses légendaires sandales, Tante Hortense nous a proposé un tour de chant de très haute qualité qui a ravi l'ensemble du public... La grande classe !
Seul petit bémol dans cette prestation, l'enthousiasme du chanteur qui évolua parfois trop près de son micro. Cela a malencontreusement rendu incompréhensibles les paroles d'une chanson qui est pourtant, au regard de la crise économique mondiale, plus que d'actualité : "Révolution". Par contre "Les ânes" fut tout à fait audible et compréhensible ainsi que le sujet de conversations parmi un public interloqué par tant de propos aussi provocateurs que lucides.
Le charisme de Tante Hortense n'a heureusement pas éclipsé la remarquable prestation des musiciens du Gros Gros Band, dont le le ukulelo-hendrixien Eddy Godeberge, le percuteur juste Jean-Philippe Barrios et, je l'ai déjà écrit, la lumineuse M-Jo vêtue d'une jolie robe d'été assortie d'un bracelets à grelots fixé sur la cheville droite, du meilleur effet, tant visuel que musical. Comme à l'opéra Garnier de Paris, la visibilité de la scène est réduite sur le spot de gauche de la Java, aussi n'ai-je vu de Christophe Rodomisto que le bout du manche de sa guitare, je n'ai ainsi goûté sa prestation qu'en audio, comme il l'a fait lui même le mois dernier pour vivre en pirate aveugle mais pas sourd le concert de Prince au Sporting club de Monaco... Après un tel show, on peut s'attendre à ce que Tante Hortense entame enfin une conquête complète des scènes de la capitale... mais non, dès le lendemain, il repartait avec ses musiciens... pour le Brésil et un très alléchant projet d'enregistrement d'album à Sao Paulo. Insaisissable !

Pause clope dans l'enclos à fumeur situé à l'entrée de la Java. J'y retrouve les fans de Tante Hortense venus de la Old Orleans. Nous échangeons nos impressions puis glissons vers d'autres sujets musicaux qui m'ont permis de découvrir le très intéressant groupe Medeski Martin & Wood. Evoquant Tante Hortense et ses related artists, nous sommes rapidement tombés d'accord pour regretter que "La fête du slip" de Flóp ne soit pas devenu le tube de l'été et espérer qu'il sera, au moins, celui de la prochaine rentrée universitaire.

Retour dans la Java alors qu'Albin de la Simone a déjà entamé sa représentation. Je ne connaissais cet artiste que de nom et ai donc découvert son brillant répertoire, proposé ici en version accoustique. En version assise, bien en voix malgré quelques soucis de santé, épaulé par de brillants guitaristes et deux marionnettistes qui oeuvraient avec des personnages roses fluos qui m'ont rappelé feu la chenille Ploom de l'ORTF, Albin de la Simone a ravi son public. La jeune vedette québecoise Pierre Lapointe fut invitée à interpréter l'un de ses titres et goûter la prestigieuse scène de la Java. Mon highlight du show fut sans conteste l'excellente reprise du "Vertige de l'amour" d'Alain Bashung, vraiment un moment magnifique. Par contre, le moment le plus inquiétant fut à la toute du show lorsque l'artiste conclut sa chanson teintée de cannibalisme en menaçant de "manger ses amis demain" par un froid : "A demain !". Un truc qui te fait sourire d'abord puis te file la chair de poule...
J'ai bravé ma peur ou, plutôt j'ai décidé de la noyer dans la bière en fin de soirée, lors de l'habituel moment de grande convivialité entre artistes et public qui conclut les soirées de Bienfaisance.

Une soirée de rentrée qui place dors et déjà cette saison 3 sur de formidables bases de qualité artistique, une soirée embellie pour ma part par la réception d'un inattendu cadeau d'anniversaire, un cadeau précieux : l'album "A wizard, a true star" de Todd Rudgren. Tic tic tic...

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